Après être passé par Strasbourg, Annecy et Paris (Trabendo) l’année passée, The One Hundred étaient de retour dimanche dernier dans notre chère capitale pour un concert à La Boule Noire. Après la sortie le 2 juin du deuxième album “Chaos & Bliss”, les Anglais se sont offert le luxe d’une première tournée européenne en tant que headliner. Pas peu fiers, nous étions les premiers sur la liste après leur show à domicile sous le Dome de Londres. The One Hundred n’est pas venu tout seul : les British de Bad Sign (qui les suivent pour leur petite virée), et les Frenchies de Claustrofrog ont répondu présents à l’invitation.
19h, boulevard de Rochechouart, les portes de la petite salle de La Boule Noire s’ouvrent et laissent passer les quelques personnes présentes, juste de quoi jouer un match de foot.
Quatre énergumènes entrent sur scène à 19h30 pétante sous des applaudissements étonnement enjoués d’une partie de la salle, l’autre n’est pas en transe mais semble coopérer sans broncher. Il est vrai que les CLAUSTROFROG sont parisiens et qu’ils ont sans doute dû amener quelques-uns de leurs potes, des cousins, des cousines. Début du set et on remarque déjà les particularités de chacun : dans la famille Claustrofrog nous avons un bassiste en salopette, un clavieriste à noeud pap’, un chanteur torse-nu et un gratteux qui gratte. La formation nous balance son mélange de rap et de metal et c’est plutôt réussi. Alexandre Bonneau, le mec au débit frénétique, n’est pas avare de plaisanteries avec le public. “As-tu déjà nagé dans ton vomi ?” : personne n’ose trop lui répondre, mais l’effet escompté est là, l’auditoire est réceptif. Le son est puissant, le phrasé plus que satisfaisant, les quelques envolées lyriques inattendues : les mecs ont fait leur taff.
Après un break de quelques dix petites minutes, le show reprend avec l’apparition du trio BAD SIGN, mené par la carrure de Joe Appleford, chanteur et bassiste, barbu et costaud. La foule s’est un peu densifiée et on peut voir apparaitre quelques nouvelles têtes qui viennent peupler un peu les alentours. Les british de Bad Sign commencent fort : gros riffs, tout en brutalité et en puissance. On est content d’être venu. C’est un peu le carrefour des genres, entre rock alternatif et metal un peu bestial, les Bad Sign nous clament des paroles intelligentes, portées par des mélodies soignées et des riffs maîtrisés à la perfection.
Le moment tant attendu est arrivé : la salle aux aguets s’impatiente (très peu de temps d’ailleurs) de voir arriver sur scène les Britanniques en pleine explosion. Un à un, THE ONE HUNDRED monte sur les planches, en finissant par Jacob Fiels, le lead singer gringalet qui porte ce soir là un curieux gilet pare-balle léopard. À la vue de la coupe mulet du petit gars, la foule, qui s’est bien épaissie, gueule d’excitation. “Dreamcatcher” marque le début du set (aussi bien que l’introduction de l’album) et en tant que novice face à eux, on est surpris de la puissance vocale qu’il nous balance aux oreilles. C’est d’un commun accord qu’à l’arrivée de “Breed”, le public et Jacob unissent leurs voix pour lancer des “fuck you!” à tout va, ce qui semble de même marquer le début de la série de pogos.
Le chanteur tente une approche en annonçant qu’ils ne s’attendaient guère à avoir autant de monde ce soir et qu’ils sont très heureux d’avoir eu tort : le charme de l’accent british de notre petit gars fonctionne, et même les plus réticents à l’anglais se marrent. Apogée à l’arrivée du single “Monster” : le nouvel album n’est vieux que de quelques mois mais les chevelus du public connaissent déjà les paroles par coeur. Si le quatuor ne joue que très peu de ses anciens succès et décide de mettre en lumière la quasi-intégralité du dernier opus, il ne semble y avoir aucune réticence dans la foule qui saute et s’égosille aux moindres faits et gestes des Britanniques. The One Hundred sort de scène après le succès de l’ancien “Kingsmen”, la guitare ne cesse pourtant pas de cingler et le boysband réapparaît presque instantanément pour deux derniers morceaux.
On ne cessera jamais de le répéter : l’atmosphère intimiste et confortable et la proximité scène/public de petites salles est inimitable ! Le contact a fait le succès de Claustrofrog et de Bad Sign; il n’a fait que confirmer celui de The One Hundred.