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THE PINEAPPLE THIEF @ Elysée Montmartre (23/02/24)

On prend les mêmes et on recommence. Enfin presque. Un peu moins de trois ans après leur dernière tournée européenne, les progueux de The Pineapple Thief réinvestissent l’Elysée Montmartre afin de présenter leur dernier album, It Leads To This.

Alone At Sea

Il n’est même pas 20h lorsque RANDY MCSTINE se présente sur scène. Les plus attentifs auront déjà reconnu ce nom et ce visage. En effet, le guitariste et interprète a rejoint Porcupine Tree en tant que musicien additionnel lors de sa tournée de novembre 2022. Il fait ce soir son premier show parisien en tant qu’artiste solo. Et solo, c’est en effet le mot, car l’Américain se présente seul devant le public, accompagné uniquement de sa guitare et de quelques autres claviers/répéteurs.

Très vite, et avec une audience qui l’écoute presque religieusement, l’artiste parvient à conquérir la foule avec ses harmonies vocales (et quelle voix !) et ses sonorités qui rappellent tantôt Radiohead tantôt James Blake. La prestation aurait presque pu être mise en déroute par un lightshow trop aléatoire, mais il a tenu le cap sans ciller.

It leads to this

THE PINEAPPLE THIEF monte sur scène à 20h35. Un horaire un poil précoce, mais qui permet peut-être au groupe de dérouler son set sans penser à la contrainte d’un éventuel couvre-feu sonore. Pour cette tournée, le quatuor mené par Bruce Soord depuis maintenant vingt-cinq ans, a décidé de réellement donner la part du lion à son nouvel album, It Leads To This, sorti plus tôt dans le mois.

Il faut dire qu’avec quarante minutes et huit morceaux au compteur, l’exercice paraît aisé. D’autant plus que, comme l’a affirmé Soord à l’occasion de quelques prises de parole autour de ce disque, celui-ci a été conçu lors de jams et devrait mieux se dévoiler en concert. Pari tenu : les morceaux, qui tendent plus vers le songwriting rock très direct que vers le progressif, sonnent massifs et emplissent la salle de vibrations et échos électrisants. On pense à “Rubicon”, “All That’s Left” ou encore “Every Trace Of Us” et son pont absolument jouissif.

Cependant, se pose un problème : on se trouve un peu déçu de ne pas avoir droit à plus de morceaux venus d’autres albums. Le pourtant très bon Dissolution (2018) passe complètement à la trappe, de même que pour les sorties pré-2014. On se rassure avec le fait que l’un des chefs-d’œuvre modernes du groupe, Your Wilderness (2016), est encore bien représenté, notamment par les formidables “The Final Thing On My Mind” et “In Exile”, qui annoncent la fin de la soirée avec un panache dément.

Gavin l’omniprésent

Il faut pour cela en partie remercier la légende vivante Gavin Harrison, qui officie également pour Porcupine Tree et qui a rejoint le groupe peu après la sortie de Your Wilderness. Le Britannique a beau être en arrière-plan de la scène, on sent qu’il captive une très grande partie de l’assemblée, tant sa maîtrise de la batterie impressionne.

Peut-être un peu trop cela dit. Si on imagine que les voleurs d’ananas n’iront pas bouder ce succès, on dirait bien qu’ils le doivent en très grande partie à ce recrutement… VIP. Au point même que certains dans le public crient autant (plus ?) le nom de “Gavin” que s’il était le frontman.

Le show se conclut sur un “Alone At Sea” particulièrement lourd et agressif. Certaines nuques en profitent pour se délasser au rythme du morceau. Il n’y avait au fond pas meilleur final pour ce concert qui aurait peut-être mérité un peu plus de peps au niveau de la setlist mais qui prouve encore une fois que les Anglais maîtrisent. Il n’y a plus qu’à leur souhaiter un retour rapide dans la capitale.

The Pineapple Thief Setlist Élysée Montmartre, Paris, France 2024, It Leads to This

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