Pour clôturer une tournée européenne à guichets fermés, les Américains de The Pretty Reckless reviennent en France dans le cadre de leur Death By Rock And Roll Tour. Cinq ans après avoir enchanté le Bataclan, la formation s’attaque désormais au Zénith de Paris, sa plus grande salle française à ce jour.
On prend les mêmes et on recommence ? Assurant déjà la première partie du groupe lors de leur dernière venue en 2017, THE CRUEL KNIVES font leur entrée sur scène. La foule est déjà compacte pour accueillir l’énergie de “Black Eye Friday”. Disposant d’une demi-heure pour faire monter la température, la bande de Tom Harris est bien décidée à ne laisser aucun temps mort. Interludes systématiques, versions étendues faisant la part belle aux jams rageurs des musiciens (à l’instar d’un très bon solo de guitare introduisant leur titre phare, “Hollow People”), tout est mis en œuvre pour réveiller un Zénith particulièrement statique. Malheureusement, le set file très vite sans que l’ambiance ne décolle véritablement. Il faudra attendre la conclusion sur la survitaminée “Crawl” pour que les mains du public s’élèvent à l’unisson. C’est sur un plongeon impressionnant du guitariste Sid Glover que s’achève cette première partie, qui laissera un goût mitigé malgré toute la bonne volonté des Anglais.
Une entame endiablée
Alors que les roadies s’activent pour préparer la suite, cette pause donne l’occasion d’observer l’énorme backdrop sur lequel figure le logo du groupe, qui domine fièrement la scène. Les premiers “Taylor, Taylor” se font entendre dans une fosse désormais archi-comble, témoin de la notoriété acquise par la formation new-yorkaise.
Le Zénith plonge doucement dans le noir quand une alarme et des détonations retentissent. Les premières paroles lancinantes de “Death By Rock And Roll” résonnent alors, avant que les lumières ne fassent soudainement apparaitre THE PRETTY RECKLESS sous les acclamations. Sur ce titre issu de l’album du même nom, Taylor Momsen incite par quelques gestes de la main les fans à l’accompagner au chant. Ces derniers ne se font pas prier, confirmant tout le potentiel live du morceau. Mauvaise surprise, la guitare ressort fortement dans le mix, ce qui peut apparaitre déstabilisant malgré la qualité du jeu de Ben Phillips. En revanche, la performance vocale est impeccable, se montrant même plus puissante que sur disque, à l’image d’un “Since You’re Gone” qui n’a rien perdu de sa fougue en douze ans.
L’entame est largement consacrée aux titres du dernier album. “Only Love Can Save Me Now” fait mouche, tout comme “And So It Went”, sur laquelle les paroles sont scandées et les poing brandis comme un seul homme.
Back to basics
Si le public réserve un bel accueil aux titres du dernier album, on bascule dans une tout autre dimension au moment où Taylor annonce revenir au tout début, à leur toute première chanson “Make Me Wanna Die” transforme en effet le Zénith en un formidable karaoké, faisant se lever les gradins. Taquine, la frontwoman jouera les chauffeuses de salle au milieu du morceau, faisant mine de reprendre son chant, avant de s’interrompre pour demander à la foule d’exploser encore davantage les décibels.
Les fans de la première heure seront comblés par l’enchainement “Miss Nothing” / “Just Tonight”, rappelant les plus belles heures de Light Me Up (même si les années ont joué des tours à certains au moment de scander les paroles, on vous voit au fond !).
Comment enchainer après un tel combo ? The Pretty Reckless propose de changer de registre en poursuivant avec les théâtrales “Witches Burn” et “Sweet Things”, introduits par une citation de Pierre Et Le Loup. Ironique au regard des paroles de ces “contes” pas vraiment destinés aux enfants. L’alternance au chant avec Ben démontre une belle complicité entre l’interprète et son guitariste, et permet à Taylor de pousser sa voix dans ses derniers retranchements, sur un passage flirtant avec le metal. Une vraie réussite !
Paaaaris gagné
La chanteuse semble complétement dans son élément, n’ayant cesse d’arpenter la scène de part et d’autre, de jouer avec le public, ou de se déhancher de manière bien plus sage que par le passé.
Teasée de longue date sur ses réseaux sociaux, on sent que le groupe attendait impatiemment l’occasion de se produire dans l’une de ses villes préférées. Taylor remerciera d’ailleurs les fans de leur permettre de jouer du rock n’roll ici. Les introductions sont autant d’occasion de mesurer que l’attente était partagée, chaque “Paaaaris” étant salué par une ovation. On regrettera néanmoins un public trop calme et statique passé les premiers rangs, empêchant l’ambiance d’atteindre son paroxysme.
Highway to hell
La fin du set est cependant plus animée : “Going To Hell” fait trembler le Zénith, mains tendus toutes cornes dehors, avant que Taylor nous invite à devenir membre du groupe sur un “Heavens Knows” toujours aussi efficace en live. TPR finit par quitter la scène sur “Take Me Down”, unique représentant de leur troisième album. À peine terminé, les cris et bruits de pas trépignant prennent le relai, montrant que comme Cyrus, le Zénith en veut plus !
Revenant sur scène tout sourire, la chanteuse nous l’assure : “je l’ai dit avant, je le dis toujours : It’s a Fucked Up World“, savourant le dernier titre de la tournée, tambourin en main. Cette chanson sera la seule du rappel en raison d’un solo de batterie de sept minutes (!), à la longueur discutable. Son final explosif aura néanmoins le mérite de chauffer le public pour le retour de la formation au complet. L’occasion pour Taylor de faire sauter la salle sur la fin du morceau, avant de s’éclipser après avoir une nouvelle fois clamé son amour pour la ville.
Alors qu’ils viennent de sortir un album de chansons acoustiques, Other Worlds, aucune ne sera jouée ce soir, pas plus que “25” malgré son statut de single.
Véritable setlist best of, The Pretty Reckless aura livré un set impressionnant de maitrise et de maturité. Tout compte fait, un monde où une jeune actrice à succès préfère suivre sa passion, plutôt que de céder aux sirènes de musique plus commerciale, n’est peut-être pas un si “Fucked Up World“.
1 Commentaire
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J’ai demandé à pas mal de gens, niveau son, en fosse et en gradin on entendant les basses à fond.
Tu était devant ? La guitare quasi inaudible pour nous.
Tu avait surement le son des retours.
https://www.facebook.com/benoit.adam.rock/posts/pfbid0KR8RLSe5a2Nyq6Zv58vf9se3dYrzdBY3wZdN1ZBPdQdSzjYiCEtqX37B5xTV7oDPl