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THE PSYCHOTIC MONKS @ La Gaîté Lyrique (10/01/24)

Après avoir sorti l’un des meilleurs albums de 2023 et donné un concert ébouriffant à La Maroquinerie, les Monks viennent boucler la boucle d’une tournée de près de quatre-vingt dix dates. Rendez-vous ce soir-là à La Gaîté Lyrique pour un show incendiaire.

Il serait compliqué d’entamer ce compte rendu sans aborder le sujet principal de cette soirée en dehors de la musique. On sait que les Monks sont très engagés pour défendre la cause LGBTQ+ ou encore celle des minorités ethniques, etc. Rien d’étonnant alors de voir que le groupe a décidé d’inclure ce concert dans le mouvement international Artist Against Apartheid, en soutien au peuple palestinien.

C’est aussi pour cette raison que la formation française a invité plusieurs intervenants, dont le président de l’association Voice Of Ezidis, pour parler de leurs expériences en tant que membres de minorités (ethniques, sociales, etc.) et sensibiliser ceux qui ne le seraient pas déjà à ce que vivent toutes ces personnes dans le monde actuellement.

Comme un Syqlone

Pour relever le défi de la première partie, c’est SYQLONE qui arrive sur scène, accompagnée de son batteur. Si l’artiste nous dit quelque chose, ce n’est pas pour rien, car elle avait déjà ouvert pour les Monks en mars dernier avec son projet OK Plague. On reconnaît la fougue, le franc-parler mais aussi, et surtout, le son jungle agressif des compositions. L’énergie se transmet aisément au public. Personne ne peut rester de marbre devant un tel déchaînement.

Personne ne peut non plus rester de marbre lorsque, alors que le set vient de se conclure, l’artiste décide de lire un texte poignant et évidemment militant écrit la veille au soir. Pour parler du sort de Gaza, des Palestiniens et du rôle des artistes qui nous détournent les yeux des horreurs qui peuvent se produire dans le monde.


Intensité pure

L’attente est palpable lorsque la Grande Salle de La Gaîté Lyrique s’obscurcit progressivement. C’est avec le monumental “Crash” que THE PSYCHOTIC MONKS ouvre la marche. Un rouleau-compresseur de son, comme l’est tout l’album Pink Colour Surgery, qui conquiert immédiatement l’ensemble du public. La vague de bruit atteint tout le monde. À l’avant, la fosse est bouillante.

Sur scène, le groupe est habité par sa musique et par la communion avec l’auditoire. À chaque morceau, les quatre artistes provoquent vague sur vague. C’est brut, c’est intense, c’est réel. Et dans l’intensité, parfois, des moments de vulnérabilité, comme lorsque, tour à tour, ils crient plus que chantent les paroles des chansons. Ou encore, alors que le concert touche à sa fin, Martin, l’un des guitaristes, fait accroupir la fosse toute entière (ou bien est-ce la fosse qui s’accroupit spontanément ?) pour y chanter en plein milieu.

Il fallait s’en douter, mais l’impression laissée par le concert de 2023 à La Maroquinerie n’était pas due au hasard. Le groupe fait mouche à chaque fois, puisant, dirait-on, dans toute son énergie pour transformer ses morceaux en des expériences sonores et émotionnelles brutes. À tel point qu’on pourrait en demander encore, et encore, même si ce serait de la gourmandise, et que des expériences de ce genre ne devraient peut-être se vivre avec parcimonie.

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Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?