Sous le feu des projecteurs il y a de ça trois ans, ils ouvrent pour les regrettés Fall Out Boy lors d’un show au Zenith de Paris avec un bilan relativement mitigé. The Sounds a fait un petit bout de chemin depuis. Le nouvel album “Something To Die For” paru courant 2011 rencontre un certain succès en allant jusqu’à prêter deux morceaux à la bande originale de “SRE4M”. La belle Maja Ivarsson (chant) que nous avons interviewé la veille du concert, revient, plus forte que jamais, accompagnée de ses compères cette fois-ci en tête d’affiche à la Maroquinerie.
C’est devant une salle vide que Kids At The Bar se voit contraint de commencer son DJ set. Seulement l’un des deux américains présents, c’est devant tout juste huit personnes qu’il remixera quelques titres du moment. De l’électro basique, un certain malaise se fait rapidement ressentir, compréhensible, ce n’est pas très rassurant de jouer en l’absence de public. Après trois bons quarts d’heure d’essai, une petite dizaine de personnes en plus ayant rejoins les festivités, la sauce n’a pas pris. Il se forcera à remercier tout le monde avant de quitter la scène. Triste bilan qui nous laisse perplexe pour la suite.
C’est au tour des Limousines. Près d’une cinquantaine de personnes sont maintenant arrivés, ils se retrouvent dans une situation quelque peu plus confortable que leur prédécesseur. Le duo californien dévoile une musique électro très énergique et met rapidement le public dans sa poche. Eric Victorino à la voix très efféminée, accompagné de Giovanni Giusti aux instruments, trouve très tôt des petites occasions de faire participer le public en les faisant chanter. Dans un noir quasi total avec seulement quelques colonnes de lumières derrière eux, la Maroquinerie prend des allures de club le temps d’un set. Giovanni commence son introduction avec une talk box qu’il réutilisera un peu plus tard dans la soirée et, muni de sa boite à rythme, il s’occupera des percussions tout le long donnant un réel aspect live pour une musique où elles sont le plus souvent samplées. Des lignes de voix un peu à la Madonna et un son dans l’ensemble très dance, il arrivera à faire sautiller les parisiens et le tout dans une bonne ambiance. Opération réussie pour ces derniers, les Limousines se sont à coup sûr fait de nouveaux adeptes.
Sûrement un peu déçu de sa prestation et on le comprend, le public encore chaud, Kids At The Bar vient retenter sa chance en enchainant un nouveau set juste derrière. Ca se confirme, le problème vient vraiment de sa part, l’ambiance redescend à nouveau. Il tentera une certaine approche, prend le micro un peu plus pour se risquer au dialogue mais le courant a décidément du mal à passer. Des morceaux beaucoup trop dans l’esprit nightclub, le public commence à s’impatienter.
La Maroquinerie qui ne doit pas être loin d’afficher complet est donc prête à accueillir The Sounds. Les choses sérieuses commencent enfin et la magnifique Maja Ivarsson fait son apparition sous les applaudissements. Remplie d’énergie, en mini-short et tout excitée, elle saura assurément retenir l’attention des hommes dans la salle. Felix Rodriguez à la guitare, sous ses faux airs de Jared Leto, viendra équilibrer le tout afin de satisfaire la gente féminine. Déchainés, leur électro rock que l’on peut facilement rapprocher de celui des Ting Tings fait rapidement son effet et ravie la salle. Comme pour leur dernier album, le set commence par “It’s So Easy” et le public est déjà tout euphorique. Leur discographie est à l’occasion revisitée en revenant à leurs premiers efforts avec des morceaux comme “Seven Days A Week” ou encore “Hurt You” repris en chœur. La température ne faisant que de monter, en milieu de set nous auront le droit à une petite touche émotion. A la demande des fans, plus particulièrement des allemands précisera Maja, une interprétation touchante de “Night After Night” apportera un peu de douceur. Assise sur le piano au coté de son acolyte Jesper Anderberg (claviers/guitare/chant), elle en fera rêver plus d’un, les voix parisiennes se feront entendre et les briquets illuminent un public assagi l’espace d’un morceau. Un titre mais bien évidement pas plus, nous revoilà aussitôt reparti sur “Painted By Numbers” où la belle blonde monte sur tous les amplis et se fait suivre sur les “nanana” rythmant le refrain très efficace de ce dernier ! Le set continu de défiler et le temps est à présent venu au transcendant et épique “Living In America” d’en rajouter une couche. Sur les derniers instant un homme du public lancera son pull à la chanteuse, qui le rattrape à la volée et s’empresse de s’en vêtir. Clou de la soirée, la frontwoman descend de scène et finit dans ses bras tout en chantant. Alors que beaucoup se posent la question, c’est bel et bien un sombre inconnu avec qui elle improvise cette partie du show. Le combo quitte la scène sur “Dorchester Hotel”, un rappel ne s’est jamais tant fait attendre, impatient de connaître la suite de l’histoire ! De retour sur scène, c’est un sacré baisé auquel le plus chanceux de la soirée aura le droit. On remarquera par la suite que sa compagne a finalement assisté à la scène, le monsieur n’étant pas venu seul. Rougissant, Maja s’en rend rapidement compte et c’est sans pour autant se sentir particulièrement gênée qu’elle le fera malgré tout monter sur scène avec lui pour clôturer le show. Situation du moins ironique, c’est dans une excellente ambiance que viennent s’enchainer “Tony The Beat” et “Hope You’re Happy Now” afin de retourner une dernière fois la Maroquinerie.
Une soirée pourtant mal partie avec Kids At The Bar, les Limousines, très sympathique découverte, ont réussi à remonter tout ça comme il se doit pour laisser place à des Sounds enflammés. Ayant fait mauvais presse il y a de ça trois ans, les centaines de personnes ayant pris le risque de retenter l’expérience ont définitivement bien fait. Un set carré laissant malgré tout une place à l’improvisation comme on a pu le voir sur la fin, très convainquants, ces suédois sont définitivement recommandés en live !
Setlist :
It’s So Easy
Dance With The Devil
Seven Days A Week
The No No Song
Something To Die For
Song With A Mission
Better Off Dead
Night After Night
Painted By Numbers
Queen Of Apology
No One Sleeps When I’m Awake
Yeah Yeah Yeah
Living in America
Dorchester Hotel
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Tony The Beat
Hope You’re Happy Now
Crédit photos : Jennifer Wagner