Après une première date aux Combustibles en mai dernier, The Story So Far est de retour pour la deuxième fois de sa carrière en France, et en moins de six mois ! C’est au Batofar que les amateurs de pop punk se réuniront cette fois-ci pour retrouver le quintette à la réputation déjà établie.
La tâche de commencer les hostilités est confiée à WE FALL AS ONE. Fondé en 2012 et originaire de Paris, les frenchies débutent leur set devant les quelques dizaines de personnes arrivées à l’heure d’ouverture. C’est emprunt d’une bonne de volonté et d’une bonne humeur communicative que la formation offre au public parisien un pop punk hardcore énergique, cependant un peu trop cliché au goût de certains. Le quintette, qui a annoncé un EP à paraître cette année, présentera quelques imperfections sur scène comme pas mal de jeunes groupes, mais sera dans l’ensemble sympathique à écouter, et proposera même une cover de “Thrift Shop” de Macklemore, qui aura le don d’en faire remuer quelques uns. Une énième preuve que la scène française a du talent en stock !
Quelques allers-retours de matériel et instruments plus tard, il est l’heure d’accueillir le second groupe, SEAHAVEN, déjà connu pour une petite minorité. Si vous pensiez qu’il fallait attendre l’arrivée de la tête d’affiche pour remuer la péniche des Quais de Seine, détrompez-vous. Malgré un très bon set marqué par une énergie déconcertante de la part des headliners de The Story So Far, la claque de la soirée n’était contre toute attente pas TSSF, mais bien Seahaven. Formé en 2009 à Torrance, Californie, le quatuor nous propose un savant mélange entre post punk et indie, rappelant des groupes tels que Basement. Le public parisien, qui s’attendait peut-être à une deuxième première partie tout en happycore, se verra étonné dès le résonnement des premières notes de guitares et de la voix presque hypnotique de Kyle Chadwick. Et oui, Seahaven, c’est doux ! En effet, le groupe ne fait pas partie de ceux qui ont besoin de headbanger en beanie Obey et faire des petits sauts so pop punk aux quatres coins de la scène pour faire lever la fosse. Un micro, une guitare, une voix : voici les seuls ingrédients dont a besoin le frontman pour captiver l’audience. Ajoutez-y une présence scénique remarquable mettant en valeur des titres tels que “It’s Over”, “Black & White” ou encore “Plague” tirés des deux pièces de la formation, l’EP “Ghost” (2010) et l’album “Winter Forever” (2011), et vous repartirez le sourire aux lèvres et le cerveau retourné par tant de talent. Une performance trop courte pour un public majoritairement conquis !
Parlons peu, parlons bien : THE STORY SO FAR. Il est un peu plus de 21h30 et la bande californienne tant attendue arrive enfin sur scène, sous des acclamations d’un public prêt à se pousser, sauter et faire quelques stage diving. Il est l’heure pour The Story So Far de défendre une fois de plus sa popularité dans la scène pop punk, ainsi que son dernier bijou en date, “What You Don’t See” (2013), succédant à la révélation que fut “Under Soil And Dirt” (2011). C’est un Parker Cannon (chant) déjà torse nu qui, d’un air déterminé, entonne les premiers mots de “Right Here”, accompagné de ses acolytes Ryan Torf (batterie), Kevin Geyer et William Levy (guitares) et Kelen Capener (basse) et d’un parterre de fans déjà au taquet. Le Batofar transpire et se retournerait presque lorsque viendra “Roam”, véritable hymne de la formation, repris en cœur par des parisiens bien dynamiques, certains commençant à monter sur la petite scène de la péniche pour enfin sonner le départ des stagediving. A part les quelques “Merci beaucoup !” (ou plutôt “Mewrci bowcouwh”) du frontman entre deux chansons, pas le temps pour l’audience de reprendre son souffle, puisque le set se poursuivra plus loin avec un combo des plus efficaces : “Daughters” et “High Regard”. Les morceaux s’enchaînent rapidement mais l’ambiance demeure, ça bouge devant la scène pendant que Parker tâchera de faire participer au chant les plus motivés (comprendre : ceux qui grimpent sur les autres et les écrasent comme dans tout bon show de pop punk pour hurler les paroles de “All Wrong” ou encore “Bad Luck”) et Kelen s’amusant même avec les fans du premier rang. Bientôt quarante-cinq minutes de set et c’est entre gouttes de sueur et Vans faisant des up and down sur le plancher que le concert atteint son apogée sous les notes de “Empty Space”, pour conclure par l’indétrônable “Quicksand” qui pourrait être qualifié de véritable défilé de stagediving. Le groupe quitte la salle mais le public n’est pas dupe et demande “one more song!”, vœu que les californiens exauceront en réapparaissant sur scène pour le rappel avec la très réclamée “Mt Diablo”. C’est sous un déluge d’applaudissements et des traditionnels hurlements enjoués des concerts que The Story So Far remercie une dernière fois la France pour son accueil et achève cette soirée forte en énergie, pop punk et pizzas.
Une deuxième date en France, une deuxième occasion pour les californiens de montrer que The Story So Far mérite son statut de groupe incontournable de la nouvelle vague pop punk internationale. Un belle affiche présentée par Only Talent Productions qui s’est transformée en belle soirée, animée par des musiciens motivés, des gens qui se compressent et des corps qui surfent sur la marée humaine de la fosse, et qui nous aura permis de voir et découvrir Seahaven pour la première fois sur les terres de l’Hexagone. Vivement une troisième date !
Crédit photos : Fanny Schneider