Jouissant d’une popularité croissante depuis la sortie du second album “Young & Dangerous“, The Struts est de retour à Paris ! Neuf mois seulement après son passage très remarqué au Trabendo, les Anglais voient désormais les choses en grand en investissant le Trianon. Mais est-ce réellement la taille qui compte ?
Mélange des genres
Deux premières parties nous sont proposées assez tôt ce soir. Le premier à se jeter à l’eau est KYLE FALCONER. Chanteur échappé du groupe écossais The View, celui-ci se présente seul à la guitare. L’occasion est belle de promouvoir son album solo, “No Thank You”, sorti en 2018.
Usant, voire abusant d’une voix partant désagréablement dans les aigus, le chanteur lasse presque. Non pas que le mix pop rock/folk déployé ne soit pas sympathique, au contraire, mais plutôt clairement répétitif. Mais alors qu’il lui reste une bonne dizaine de minutes, voilà que l’artiste lance un “thank you” et… part. Bon bah, salut !
Clairement plus énervés, les Londoniens de KING NUN investissent la scène, très fringants dans leurs costumes so british. Jouant nettement plus fort, le quatuor dégage une sacré énergie. Totalement investi, le frontman Theo Polyzoides saute partout et propose un chant semblable à celui de Sam McTrusty (Twin Atlantic), la justesse en moins.
Mais n’est ce pas là le charme d’un concert rock grunge ? Quelques larsens, de bons gros riffs bien balancés et de la bonne humeur font alors mouche. Le quatuor réussit à réveiller (un peu) la foule et mérite une seconde chance pour une prochaine fois en tête d’affiche.
Jeunes et (pas si) dangereux
La playlist jouée avant l’entrée en scène de THE STRUTS est assez représentative de la musique que ces derniers proposent. Entre pop sirupeuse et rock généreux, voilà une recette qui a le mérite de faire ses preuves. Si tant est qu’elle soit bien exécutée bien sûr.
Et ce n’est pas “Primadonna Like Me”, premier hit de la soirée, qui nous prouve le contraire. Se présentant de manière triomphante, le gang de Luke Spiller nous démontre d’emblée qu’il n’a pas peur des plus grandes salles. Il faut dire que leur musique pourrait être estampillée “de stade” tant leurs deux albums comptent d’hymnes fédérateurs à reprendre à tue-tête.
Sans aucun temps mort, les Pavaneurs déroulent alors une setlist quasi identique à celle du Trabendo en février. Bien entendu, les nouveaux spectateurs du groupe en live n’en ont cure et savourent chaque instant. Ceux qui assistent à leur seconde fois de l’année au show peuvent, quant à eux, ressentir de l’ennui. Non pas que le set ne soit ni agréable ni très efficace mais peut être un tantinet poussif.
They do it so well but…
La bonne humeur et la force de frappe déployées par le quatuor forcent néanmoins le respect. En puisant dans seulement deux albums quasi remplis de tubes, le sans fautes est presque assuré.
Presque, car si le show se veut millimétré, les loooongs échanges de vocalises reviennent trop souvent. De même que les sempiternels “vous êtes les meilleurs Paris” que lancent 99,99% des groupes en concert. Spiller rappelle toutefois qu’une célèbre radio rock française a permis de leur donner un sacré coup de pouce il y a dix ans. Joli clin d’œil !
Coté nouveauté, notons d’abord un excellent medley s’articulant autour de “Tatler Magazine” et “Roll Up”. S’achevant sur un joli solo d’Adam Slack en mode Slash/Brian May, celui-ci donne un coup de fouet au milieu de set. Un duo très rock écossais avec Kyle Falconer fait alors sauter la foule sur “Same Jeans”, reprise de The View. Et “Somebody New” se voit enfin proposée dans une version piano acoustique du plus bel effet.
God save… The Struts
Derrière son piano, mais également dans son phrasé et son attitude, Luke Spiller fait inévitablement penser à Freddy Mercury. Cette comparaison lui colle aux chaussures depuis dix ans mais force est de constater que l’ombre du maître rode. Probablement trop pour ainsi dire. Ce qui avait un certain charme au départ devrait prendre garde de ne pas tourner en caricature.
Ceci étant dit, rares sont les formations à dégager une telle aura dans une si jeune carrière. Il faut voir l’auditoire scander en rappel les paroles de “Could Have Been Me”. Comme d’un seul homme, le public fait comprendre aux héros du jour qu’ils seront toujours les bienvenus en France.
Nous accepterons bien volontiers une nouvelle dose de leur rock généreux mais, si possible, au travers d’un set un peu moins téléphoné.