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THE TEMPER TRAP @ Le Trabendo (17/02/17)

Le troisième et dernier album en date de The Temper Trap, “Thick As Thieves”, avait déjà fait ses preuves sur scène lors du passage des Australiens à Rock En Seine cet été, et leur retour à Paris dans un Trabendo plein à craquer n’a fait que confirmer ces premières impressions.

La pop électro du trio EVERGREEN ouvre la soirée. Loin de ses racines folk, le groupe français expatrié de l’autre côté de la Manche manie nappes de synthé et pulsations électroniques en alliant pop et indé comme les Français savent si bien le faire. Fabienne Débarre et Michael Liot, très complices, se partagent le chant, alternant aisément du français à l’anglais. Parmi les morceaux du premier LP “Towards” (publié en 2014 alors qu’ils s’appelaient encore We Were Evergreen), le trio glisse plusieurs nouveautés de son album à venir, prévu pour mai, comme le prometteur “Enemy”. Mais c’est surtout l’ancien single “Daughters”, sophistiqué et dansant, qui conquit le public. Porté par une touche d’exotisme et un vent de fraîcheur, le souriant trio parvient à emporter la salle dans son univers rêveur et coloré, malgré un léger manque d’originalité.

 

 

Quarante-cinq minutes plus tard, c’est en s’excusant de son léger retard que THE TEMPER TRAP grimpe sur scène. Difficile de lui en vouloir bien longtemps quand le rythme entraînant de “Thick As Thieves” retentit dans la salle comble. Comme un ouragan d’énergie lumineuse, les quatre Australiens éblouissent l’assemblée avec leur mélodies ensoleillées. Le début du set mélange les harmonieux morceaux du premier album “Conditions” (“Love Lost”, “Fader”) aux derniers singles comme “Fall Together”, avec ses influences électro et ses refrains massifs. Du second album éponyme, seuls les planants “Trembling Hands” et “Rabbit Hole” trouvent une place dans la setlist.

 

 

Si la formation multiplie les déclarations d’amour à Paris, s’y trouvant “comme à la maison”, c’est face à une audience particulièrement passive qu’ils jouent ce soir. Une profonde torpeur, que le chanteur Dougy Mandagi ne manquera pas de faire remarquer en riant. Son remède ? “So Much Sky” et ses refrains entêtants, clairement écrit pour être clamés en live. Et c’est redoutablement efficace puisque c’est face à un auditoire beaucoup plus démonstratif que le quatuor attaque la partie la plus énervée de son set.

 

 

De l’exaltant “Ordinary World” au dansant “Alive”, les riffs de Joseph Greer (guitare) sont de sortie tandis que Toby Dundas (batterie) et Jonathon Aherne (basse) assurent d’une main de maître la partie rythmique, centrale chez The Temper Trap. Tout aussi explosifs, les tempétueux “Science Of Fear” et “Resurrection” semblent se livrer une bataille de la meilleure montée en puissance. La bien nommée “Drum Song”, surpuissante instru de percussions, vient clôturer la première partie de la prestation. Le leader laisse sa guitare pour donner un coup de main à l’excellent Toby Dundas et asséner de vigoureux coups de baguettes, tandis que leurs deux acolytes s’accrochent à leurs guitares. Tourbillon de cognements, de cheveux et d’éclaboussure, le morceau incarne le point culminant d’une heure d’énergie progressive.

 

 

Sous les applaudissements abondants du bouillonnant Trabendo, les quatre musiciens remontent sur scène après quelques minutes d’absence. Après avoir récupéré un bouquet de fleurs offert par un fan et témoigné une fois encore de son amour pour la France, The Temper Trap fait résonner les premières notes de “Soldier On” dans la salle, prise de frissons. La voix particulière de Dougy Mandagi, aussi poignante que maîtrisée, est tout simplement envoûtante. Si fragile au début, elle s’impose comme massive en fur et à mesure de la progression du morceau. “What If I’m Wrong” fait légèrement retomber l’émotion et aurait plus eu sa place dans la première partie du set, mais peu importe puisque l’excitation atteint son maximum quand “Sweet Disposition” se fait sentir. Huit ans après sa sortie, l’excellent tube qui a fait exploser le groupe dans le monde entier n’a rien perdu de sa magie. La mélodie radieuse ensorcèle la salle, qui reprend en choeur le refrain avec le frontman, au plus près de la foule. Et c’est sans surprise que les Australiens mettent ainsi fin à une heure et quart de show sur son meilleur morceau.

 

 

Malgré un public long au démarrage, The Temper Trap parvient à envoûter le Trabendo grâce à ses mélodies radieuses et sa maîtrise implacable. Le dernier album est redoutablement efficace sur scène et le groupe surprend par sa puissance prodigieuse, qui aurait tout à fait sa place dans une salle beaucoup plus grande.

Setlist :

Thick As Thieves
Love Lost
Fall Together
Fader
Burn
Trembling Hands
Rabbit Hole
So Much Sky
Ordinary World
Summer’s Almost Gone
Science Of Fear
Resurrection
Alive
Drum Song
—-
Soldier On
What If I’m Wrong
Sweet Disposition