Reports

THE TING TINGS @ La Cigale (09/03/12)

Le duo anglais indie pop le plus hype du moment adore Paris. Après un concert privé au Carrousel Du Louvre en décembre et une Flèche d’Or sold out le 18 janvier, The Ting Tings remet ça pour la seconde fois en ce début d’année pour une autre séance à guichet fermé. Rapide mais intense.

 

20h, la première partie, We Are Enfant Terrible, débarque sur scène pour nous envoyer son électro pop rock nintendo-esque durant une bonne demi-heure. Le trio français originaire de Lille reste dans la veine de la tête d’affiche, avec une frontwoman aux faux airs d’Alison Mosshart, Clo Florey, accompagnée de ses deux compères, Thomas Fourny (guitare/claviers/chant/nintendo) et Cyril Debarge (batterie/8-bit) aux allures de geeks. En plus de son chant hypnotisant, son déhanché so sexy l’est tout autant d’où tous les regards masculins portés sur elle. Comme d’habitude, dès qu’il y a une chanteuse, les “à poil !” sont de sortie. En guise de réponse, la chanteuse réplique avec humour : “Ok mais ce sera pour la dernière chanson ou jamais mais notre batteur est d’accord pour se mettre tout nu !”. Coté son, les enceintes sont saturés et grésillent avec en plus un problème de micro qui sera résolu au bout de la cinquième chanson du set. Dans la quasi obscurité, la formation nordique livre une prestation qui ne séduit pas des masses. L’audience ne se manifestera que par des applaudissements. Les titres sont certes un brin répétitif mais efficaces. Et ce avec toujours la même recette : un son électro dance avec une touche indie rock sur fond de 8-bit. Pour avoir une idée, prenez une voix féminine hypnotisante d’une ténébreuse brune, ajoutez-y la sexy attitude des Kills et une rythmique entêtante tout droit sortie des jeux vidéos et vous obtenez We Are Enfant Terrible, un groupe qui rend vite addict. Après un set de huit chansons pour la plupart en anglais issues du premier album “Explicit Pictures” (2011) sauf “Ce Que Tu Veux De Moi” (adaptation française du “Ice Cream” de New Young Poney Club), le trio quitte la scène pour laisser place aux roadies. Bonne entrée en matière.

 

 

Pendant trente minutes, les techniciens installent tout un tas d’instrument qui finit par envahir toute la scène de La Cigale. Les Tings Tings sur scène c’est : une batterie au centre avec autour clavier, tambour avec le seul logo visible du groupe, pédales, machines, ventilos…Tout ce matos rien que pour les deux membres. Malgré tout cela, la scénographie reste sobre et simple. Tout est prévu pour qu’on prête attention à Katie White et Jules De Martino, les deux stars de la soirée. 21h, la salle pleine à craquer s’impatiente et se fait entendre. Dix minutes après, la Cigale plonge dans l’obscurité. Katie arrive sur scène suivie de son partner in crime Jules qui entame les premières notes de “Silence” à la guitare. On commence à comprendre pourquoi tant de matos sont à leur disposition. En multi-instrumentiste, chacun passera d’un instrument à un autre à l’aide des techniciens selon un timing parfait et durant tout le set (switch guitare/batterie pour Jules, changement de guitares, cencerro, tambour pour Katie…). En véritable musiciens, les Ting Tings reproduisent à l’identique ou presque tous leurs gros tubes à l’aide de samples. A première vue, la setlist semble très courte mais au final, ce n’est pas cela qui compte. Ici et là, les morceaux sont prolongés comme les “Everybody loves somebody to hate” en gang vocal à capella au début du dernier single de “Sounds From Nowheresville“, “Hang It Up” et son impro en freestyle à la fin ou encore le guitariste de We Are Enfant Terrible en guest sur l’ensoleillé “Hit Me Down Sonny” et autres arrangements live. Le tout donnant aux compositions électro une dimension résolument rock. A noter que ce sont titres de “We Started Nothing” (2008) tels que “Great DJ” ou encore “Shut Up And Let Me Go” qui font l’unanimité auprès des jeunes fans et font monter d’un cran l’ambiance survoltée du show, transformant la salle en trampolline géant ! Rien à redire sur la prestation, c’est incroyablement énergique, Katie, vraie pile électrique, balance son flow mais a du mal à se déplacer à cause de tout le bordel. D’ailleurs, elle manque à plusieurs reprises de se prendre les pieds dans les nombreux cables. Sur scène c’est aussi un univers visuel édulcoré : la chanteuse est vêtue d’une robe aux rayures bleues et vertes avec casquette alors que Jules porte ses lunettes et barbe noires comme toujours. Il y a également beaucoup de jeux de lumières à en donner des crises d’épilepsie. The Ting Tings a prévenu le public avant “Give It Back” : “Nous sommes les Ting Tings. Nous avons toujours voulu jouer à La Cigale parce que nous adorons cette salle. Pardon, mon français est merdique, alors fermez la bouche et dansez comme des oufs !” Un discours en français déjà entendu mais tellement efficace ! Aussitôt dit, aussitôt fait ! Suite au remix Low Sunday Indie Fix de l’entêtant “Hands”, c’est déjà le rappel. Les deux musiciens reviennent et s’excusent pour avoir mis quatre ans pour sortir le deuxième album avant d’entamer “Keep Your Head” et la célèbre “That’s Not My Name” en guise de bouquet final. Au bout de douze chansons, c’est déjà terminé pour de bon à 22h18.

 

 

Durant 1h10 de show, The Ting Tings nous ont proposé un set identique aux dates précédentes à l’exception de l’ordre des morceaux mais ce fut un set court et intense avec du gros son qui a transformé La Cigale en un véritable dancefloor ! On regrette qu’il n’y ait pas eu davantage de titres sachant que le duo possède deux albums à son actif. Toujours est-il que c’est un groupe qu’il faut absolument voir en live !

 

Setlist :

 

Silence
Great DJ
Hang It Up
Give It Back
Guggenheim
Hit Me Down Sonny
We Walk
Fruit Machine
Shut Up And Let Me Go
Hands
—-
Keep Your Head
That’s Not My Name

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife