Les trois sœurs mexicaines de The Warning, révélations de la scène rock moderne, viennent prouver que la relève est assurée. Un trio familial qui conjugue amour du rock et déflagration sonore. C’est donc avec beaucoup d’attente que le public parisien est venu en masse acclamer les stars montantes.
Une élégance intemporelle
STORM ORCHESTRA, qui vient de sortir un très bon deuxième album lance les hostilités avec “Bright Soul”. Le trio parisien, séduit par son énergie et sa capacité à faire groover un rock intemporel. Max, le chanteur, vêtu de son costume blanc dégage un charme aussi décalé qu’entraînant. Le groupe frappe fort avec ses titres “Drummer” et “Superplayer”. Des morceaux taillés pour le live avec une accroche immédiate, un chant catchy et des refrains entêtants. Ceux qui reviennent d’une tournée européenne sont ce soir devant un public bien français. C’est donc avec beaucoup de plaisir qu’ils s’amusent avec la salle. L’auditoire ne se fait pas prier pour donner de la voix et répondre aux nombreuses invectives de Storm Orchestra. Il y a quelque chose de lumineux, de classe et de dansant dans le set proposé. L’Olympia tombe vite sous le charme d’un groupe qui devrait continuer à séduire les foules.
Du rock minimaliste ébouriffant
THE WARNING c’est un peu la sensation rock de ‘année. Le trio de sœurs mexicaines n’en finit plus de faire parler de lui. Bientôt à l’affiche du Hellfest, c’est devant un Olympia complet qu’elles démarrent le set. La scène est plongée dans une ambiance rock à souhait. Tout est en noir et blanc. les lumières blanches, les artistes en noir, un minimalisme qui fait écho à leur musique. “Six Feet Deep” promet un démarrage en trombe qui ne laisse personne indifférent. La voix de Daniela “Dany” Villarreal Vélez est juste bluffante. Une puissance assez hors norme qui porte le groupe dans des contrées résolument rock. Le trio enchaîne 5 morceaux sans laisser aucune forme de répit à l’audience. La rythmique implacable des titres, la présence des sœurs et les compositions accrocheuses fonctionnent parfaitement.
Daniela se lance alors dans un solo de guitare en mode “guitar hero“. Seule sur scène, sous un halo de lumière blanche elle reprend tous les codes des clichés masculins à sa sauce. Malgré quelques petits couacs la prestation est plutôt convaincante, peut-être un poil trop longue. Elle termine sous les applaudissements sincères d’une salle toute acquise à sa cause. L’enchaînement avec “CHOKE” apporte les premiers gros moments d’émotions du concert. Les refrains à fleur de peau font chanter tout l’Olympia. Le groupe laisse ses fans chanter à tue-tête avant de reprendre le micro. La communion est là avec un hymne bien construit.
Une voix sensationnelle
“Qué Más Quieres” issu du denier album Keep Me Fed (2024) remporte les faveurs du public. L’impact de la musique de The Warning prend une autre dimension lorsque les sœurs chantent dans leur langue maternelle. Il émane des morceaux hispanophones une autre forme de sentiment. C’est plus viscéral, plus franc. Le titre résonne dans toute sa théâtralité. Le dramatique s’allie à une sensation d’urgence pour un résultat purement jouissif. Lorsque les sœurs Villareal appuient sur leurs influences heavy c’est assez fantastique. Elles en ont clairement sous le pied et ça fait plaisir.
“Sharks” est sûrement le meilleur exemple de ce côté bien lourd. Les riffs sont hargneux et puissants, la basse soutient le discours bouillonnant et quelle voix ! A aucun moment de la soirée Daniela n’aura faiblit de ce côté. Elle signe une prestation tellement imposante. C’est mémorable. Bien sûr ses sœurs ne sont pas à la traîne. Paulina joue et donne de la voix derrière ses fûts tandis que Alejandra arpente la scène avec sa basse bien percutante. “Intro 404” marque une nouvelle pause dans le show. C’est ensuite la dernière ligne droite avant le rappel. L’intensité monte encore d’un cran avec “DISCIPLE”. Chaque sœur a un temps pour être mise en avant et le titre se conclut par la présentation du groupe. Sur “MARTIRIO” la chorale de l’Olympia fait ses plus beaux “ohoh” avant de s’embarquer sur le dernier morceau du set.
Les Mexicaines reviennent avec le dansant “Narcisista” et l’efficace “Automatic Sun” pour conclure une soirée où le rock aura brillé au féminin. The Warning montre que le groupe est calibré pour la scène avec un show maîtrisé de bout en bout. C’est brut, c’est puissant et ça ne lasse pas. Une belle formation à revoir sur scène de toute urgence !
Un solo de Dany peut-être un peu long pour les non avertis incapables de le décrypter, mais pour les “warned”, des extraits de chansons des trois premiers albums bourrés d’émotion et forcément trop court.
Entièrement d’accord avec toi Hervé seul les initiés peuvent comprendre ce solo chargé d’émotion juste un masterpiece 🤘🔥❤️
Entièrement d’accord ! L’extrait de Show Me The Light me ferait presque pleurer 😭
Comme l’a dit Hervé, le solo ne parait long que si vous n’êtes un fan de longue date, car si vous écoutez The Warning depuis le premier album, vous allez reconnaitre dans ce solo plusieurs passages de vieilles chansons, qu’elles ne jouent plus en spectacle, alors pour les fans qui connaissent intimement la discographie, c’est plutôt un beau cadeau merveilleusement emballé, dont il fait grand plaisir de recevoir. Comme un album photo de famille qu’on regarde, plein de souvenirs nostalgiques, qui évoquent d’intenses émotions pour le spectateur.
Très belle et très juste chronique sur ce concert.
Pour les avoir vues en avril dernier à l’Alhambra, je trouve qu’elles ont progressé dans leur show.
Elles tabassent et emportent tout me monde avec elles.
C’est rock, c’est frais.
Un très grand moment de plaisir.
Quant à Storm Orchestra, ce fut une belle découverte pour moi.
Quelle progression depuis l’an passé à Paris, que d’émotions de les voir si puissantes, chacune à leur façon, chacune avec ses forces. Les titres se sont enchaînés à une vitesse folle, le public omniprésent prêt à intervenir au moindre créneau. Un beau moment, du sourire, du punch à revendre.
Un seul petit regret: pas assez de titres des autres albums qui n’ont rien à envier au dernier.
Rv en juin à Clisson pour une tout autre ambiance !
Merci à Las Wawas
Merci poyr ce bel article
Tout est dit. Effectivement elles emportent tout sur leur passage: DPA sont vraiment faite pour la scène, tant leur show est d’une puissance et d’une force hors du commun. C’est ma 9ème rencontre avec ces trois incroyables sœurs rock’n’roll et à chaque fois l’émotion est au rendez-vous. Les trois petites filles sont devenues de redoutables artistes de rock, dotées d’un immense talent, capables d’emporter un public, de communier avec lui. Une telle maturité, elles sont encore jeunes, est impressionnant. Cela est du à un travail acharné, une persévérance farouche, une fondation musicale forte, un entourage familial sans faille (Luis et Mony veillant sur leurs trois filles) et surtout une sororité forte et inébranlable. Elles sont clairement le présent et l’avenir de notre musique.