Bien que coutumiers du fait, chaque retour des seuls Wombats anglais dans la capitale est toujours un grand succès. Première ville étrangère à avoir accueilli le trio lors de ses débuts en 2007, Paris est ce soir le lancement de la première tournée de support pour le troisième album à paraître dans un mois tout pile. Verdict ? Les Wombats sont-ils un groupe déjà nostalgique ou en ont-ils encore dans le caleçon ?
La Cigale a une fosse bien remplie lorsque se dévoile le majestueux back drop des Wombats, représentant la ville présente sur la pochette de “Glitterbug”, ce troisième album attendu depuis quatre ans déjà. Le public ressemble à celui auquel on pense lorsque ce genre de concerts nous est évoqué : majeure partie de 25-35 ans qui suivent sûrement le groupe depuis ses débuts, lorsque le rock indé pouvait encore nous surprendre chaque mois sans fricoter dangereusement avec la scène électro-hipster. Ceci étant dit, l’ambiance est bonne. Etonnement bonne pour un concert parisien bien entendu. Les hymnes poppy de la formation rassemblent les foules dans ce même nuage de bonheur que les récents beaux jours encouragent fortement.
Les lumières de la salle s’éteignent pour laisser place à celles de la scène, bien plus colorées et diversifiées. Les trois Anglais déboulent tels qu’ils étaient pour l’interview plus tôt dans la soirée et envoient un “Your Body Is A Weapon” que toute la salle connait déjà par coeur. L’avantage de la musique des Wombats est qu’elle est si généreuse que même les chansons les moins connues de l’audience trouvent rapidement un écho. Ainsi, le combo se ballade dans sa discographie sans perdre le rythme à aucun moment. Evidemment, les chansons issues de “A Guide To Love, Loss And Desperation” (2007) remportent la palme mais il ne sera guère surprenant que les chansons du nouvel album déclenchent la même hystérie d’ici à ce que l’opus voit officiellement le jour. On sent tout de suite le potentiel dansant de “Greek Tragedy” ou de “Give Me A Try”. Le trio est de toute évidence très heureux de retrouver la scène, de présenter ces nouvelles chansons et de se trouver à Paris pour faire tout ça. On sent une véritable joie candide des trois larrons lorsqu’ils s’activent à jouer les premières notes de “Be Your Shadow, This Is Not A Party” ou “Headspace”, trois futurs tubes de The Wombats. Et lorsque le groupe tarde un peu trop à lancer ses chansons, l’assemblée entonne a cappella “Tales Of Girls And Boys And Marsupials” ce qui a le don de rendre le groupe hilare et de propager, une fois de plus, la bonne humeur ambiante. Les Wombats n’oublient pas leur second opus, certes moins fun, lorsqu’ils achèvent l’audience avec un sublime “1996”.
La fin du set approche et le groupe décide d’accélérer encore plus le mouvement tout d’abord en entonnant un “Little Miss Pipedream” d’anthologie qui fera chanter La Cigale comme jamais. Que ce soit les paroles, les choeurs et même les lignes de claviers, l’auditoire est à l’unisson pour l’une des chansons les plus mignonnes qui a pu être écrite ces dix dernières années. Toute cette douceur est anéantie par le trio génial “Kill The Director”, “Give Me A Try” et “Tokyo” qui ont le mérite de déformer encore plus le plancher flottant de la salle. Le plafond semblera s’écrouler sur le rappel et la légendaire Let’s Dance To Joy Divison et le millier de personne présent ce soir quittera la salle avec un très beau sourire aux lèvres.
Et il est légitime dans la performance des Wombats aura enthousiasmé ce soir. Tant de simplicité, d’humilité et de joie distillée par les Britanniques ne font forcément que bon ménage. Ce troisième album s’annonce sous les meilleures hospices et vivement les prochains beaux jours que nous passeront à danser sur les hymnes du groupe de Liverpool.
Setlist :
Your Body Is A Weapon
Jump Into The Fog
Moving To New York
Greek Tragedy
Party in A Forest (Where’s Laura?)
Be Your Shadow
1996
This Is Not A Party
Headspace
The English Summer
Techno Fan
Little Miss Pipedream
Kill the Director
Give Me A Try
Tokyo (Vampires & Wolves)
—-
Emoticons
Let’s Dance To Joy Division
Plus de photos sur Spread Their Sound.