En cette soirée post-Saint-Valentin, il en fallait du courage pour aller jusqu’au Trabendo pour le concert de Thrice. Groupe trop peu médiatisé en France et dont les venues sont à chaque fois un petit miracle, RockUrLife ne pouvait pas passer à côté de cette célébration des vingt ans de The Artist In The Ambulance.
Town Portal
C’est devant une salle encore clairsemée (la faute à la douceur de la soirée) que TOWN PORTAL entame son set. Nous sommes dans l’expectative car le groupe est qualifié de metal rock progressif et instrumental. Et c’est bien le cas : on est dans l’instrumental pur, joué par trois musiciens talentueux mais dont la qualité du son ne fait pas honneur.
Tout d’abord sur la réserve, les spectateurs se laissent convaincre et porter par le rock progressif du groupe danois, exécuté avec une grande maîtrise technique et beaucoup d’émotions. La scénographie feutrée met en valeur le style des Danois et instille une atmosphère intimiste.
Town Portal mélange des rythmiques noise rock des années 1990 avec des éléments mélodiques du post hardcore, ses morceaux se développent sur de longues minutes et alternent dissonance et justesse. Le mélange est étrange et intriguant mais finit par convaincre le public.
Thrice
20h58. Les membres du groupe arrivent sur scène sous les acclamations. Le Trabendo est complet pour la soirée, signe de l’attente autour de THRICE. Alors que les premières notes de “Cold Cash And Colder Hearts” commencent, l’auditoire chante immédiatement les paroles. Et cela se produira à chaque titre de The Artist In The Ambulance. Thrice détient une réputation d’être un excellent groupe live, mais ce n’est pas l’impression que nous pouvons en retirer : malgré la virtuosité des artistes, le son est plus que moyen et n’aide pas du tout pour la clarté des morceaux.
Le quatuor post hardcore originaire de Californie n’est pas bavard et il faut attendre la fin du septième morceau pour avoir un petit mot presque arraché de la bouche de Dustin Kensrue. Chaque musicien semble concentré et partage peu avec l’audience, avide d’échanges. L’ambiance est plutôt bonne mais ne transparaît pas dans la fosse : à part les fans qui chantent et quelques mosh pits timides, il y a peu d’animation. Et les échanges quasi inexistants entre Thrice et les spectateurs n’aident pas. Dommage, l’ensemble reflète une ambiance molle.
Une atmosphère molle
Les morceaux de The Artist In The Ambulance sont presque rushés, et en à peine quarante-cinq minutes on entame la deuxième partie du concert. C’est le moment que choisissent certains spectateurs pour carrément quitter la salle. D’autres se contenteront de balancer des “c’est nul” pendant les morceaux, signe d’une grande maturité…
Enchaînant des pépites telles que “Yellow Belly” et “The Dreamer”, Thrice puise dans ses albums pour proposer une seconde partie de set variée et mettant en avant ses autres disques. Et avec treize albums au compteur, la formation n’a que l’embarras du choix pour constituer sa setlist. On notera les titres “Deadbolt”, “Firebreather” ou encore “The Weight”, permettant aux fans de reprendre les textes à pleins poumons.
Après que le groupe ait interprété “The Long Defeat”, Thrice s’éclipse avant de revenir pour un rappel de trois chansons avec “Black Honey”, “Of Dust And Nations” et “The Earth Will Shake”.
Peut-être étions-nous trop enthousiastes ou optimistes, mais ce concert n’a pas répondu à toutes nos attentes. La faute à une ambiance trop molle et aux échanges trop rares entre les artistes et le public. C’est une déception amère en sachant que Thrice se fait rare en France et que nous ne savons pas quand nous reverrons les Californiens dans notre contrée.
