Ce jeudi 7 mai, la capitale nous propose trois beaux concerts à des endroits différents. On ne sait trop si le public sera au rendez-vous dans les trois salles; du côté de La Boule Noire, le show, d’abord annoncé à 19h30, commence finalement à 19h.
Quand les Français de MAN IS NOT A BIRD foulent les planches, le public est donc très clairsemé, et pas prêt du tout. C’est sans compter le style assez particulier du groupe qui nous interpelle et joue en sa faveur: bien que trois pieds de micro soient installés, personne ne chante pendant plusieurs titres d’affilée. Il y aura bien quelques voix posées par-ci par-là, dont celle d’une chanteuse, pour une ambiance assez aérienne; toutefois, le rock du quatuor se suffit à lui-même, et si elles ne font rien perdre aux compositions, les voix ne leur apportent pas grand-chose non plus. Ce sera notre unique regret, car les formations instrumentaux peuvent vite ennuyer en live, mais Man Is Not A Bird s’en sort haut la main.
La jeune formation anglaise MILK TEETH embarque ensuite, d’une manière tout aussi inattendue, mais plus inquiétante que les précédents. Cette fois il y a du chant, et pas que : le guitariste chante, la bassiste chante, et le batteur… lâche parfois ce qui ressemble à un cri de douleur, ou ponctue les morceaux de phrases parlées. Ca prend par surprise et ça vous laisse tout chose; de loin, il a un peu l’air de faire un bad trip. Ceci dit, la salle, qui commence tout doucement à se remplir, reste molle et ne réagit à aucune des figures acrobatiques du combo, ce qui est dommage, car leur prestation valait le déplacement.
Vient le tour de DRUG CHURCH, et on n’a pas fini d’en prendre plein les yeux. Le chanteur déborde lui aussi d’énergie et a l’air possédé sur scène. Face à une audience qui reste sans réaction, il tentera un peu d’humour noir, une dose de sarcasme, et même quelques provocations sur le cliché des Français qui détestent les Américains (enfin qui n’aiment personne quoi). Malgré les piques et les titres qui envoient, la bande se heurte à l’accueil particulièrement froid de la foule, qui n’a toujours pas levé le petit doigt ce soir.
Il faudra pour cela attendre le headliner, TITLE FIGHT. On ne parlera pas de déchaînement étant donné les circonstances, mais on note quand même qu’à partir de son entrée, les fans commencent à bouger et à chanter en choeur, ce qui constitue un changement non négligeable dans l’ambiance de ce concert. Les titres du nouvel album “Floral Green” prennent une nouvelle dimension intéressante en live, le show est réussi, et les premiers rangs s’en donnent visiblement à cœur joie. Rappelés par ses fans dès les dernières notes, la formation leur répondra cependant “thank you, but we’re done” (“merci, mais nous avons fini”) et ne leur offrira pas le rappel réclamé.
Une affluence appréciable compte tenu des autres événements organisés ce soir, beaucoup d’énergie sur scène à défaut de pouvoir en dire autant du public, de belles découvertes; ce n’était pas le show du siècle, mais on ne repart pas non plus sur notre faim. Somme toute, une bonne soirée !