Ce soir, le groupe allemand dont tout le monde parlait il y a de cela quelques années, est de retour sur Paris afin de faire la promotion de son tout nouvel album intitulé “Kings Of Suburbia” à travers une conférence de presse précédée d’un showcase privé auxquels nous sommes conviés.
Arrivée vers 20 heures devant l’hôtel De Sers, il est impossible de se tromper sur le lieu du rendez-vous puisqu’une centaine de fans sont sur place espérant apercevoir leurs idoles, et ce même sous une pluie battante. A l’intérieur de l’hôtel, une petite vingtaine de médias ainsi qu’une dizaine de fans ayant gagné un concours Polydor s’installent dans une salle de conférence dans laquelle des instruments attendent déjà le quatuor. Après quelques minutes d’attente et sans avoir été annoncé, Bill Kaulitz et ses musiciens arrivent sous les acclamations de leur fans. Pour quelqu’un qui n’aurait pas suivi l’actualité de Tokio Hotel, il lui aurait été impossible de reconnaître ses membres tant ils ont physiquement changé. Il est évident que leur image de groupe de rock adolescent n’a plus lieu d’être.
Une fois que leur meneur ait salué le public, les quatre jeunes hommes commencent à jouer les premières notes de “Girl Got A Gun”, dont le clip décalé est récemment sorti. Le rendu acoustique du titre s’éloigne de la pop électro et on arrive beaucoup mieux à profiter de la clarté de voix du chanteur qui n’a pas besoin d’être retouchée pour sonner juste. Le groupe enchaîne directement sur une autre chanson extraite de leur quatrième opus, intitulée “Louder Than Love”, bien différente de sa version studio. A la fin de celle-ci, Bill Kaulitz demande aux personnes qui les ont déjà vu en concert de lever la main, ce que fera la grande majorité des personnes présentes, médias compris. Il ajoute alors que cette chanson faisait partie de “Humanoid City Tour”, leur tournée précédente. Devant les sourires ravis de leur fans, les germaniques jouent “Automatic”, qui était le premier single de leur album “Humanoid” sorti en 2009. Beaucoup murmureront les paroles du morceau. Pour conclure ce court showcase, Bill Kaulitz annonce que “Love Who Loves You Back” sera la dernière chanson de ce qui est le concert le “plus court de toute notre vie”.
Sous les applaudissements, le groupe quitte la pièce en saluant ses fans pour réapparaître quelques minutes plus tard. Cette fois, les jumeaux ont retiré leur lunettes de soleil et les quatre se laissent prendre en photo avant de se ré-installer afin de répondre aux questions des médias puis des fans. Malheureusement, leur staff les obligera à répondre à toutes les questions en allemand ce qui posera une barrière entre eux et les spectateurs, puisque la majorité ne comprendra pas un seul mot. Malgré le fait que le groupe soit visiblement agacé de ne pas avoir le droit de s’exprimer en anglais, ils respecteront cette condition.
Divers thèmes seront abordés lors de cette conférence de presse.
Bill Kaulitz confirme que leur nouvel album, aux influences plus électro, est inspiré de la nouvelle vie que son frère, Tom, et lui mènent à Los Angeles. Il ajoute aussi qu’ils sont surpris et enthousiastes de voir qu’autant de fans sont toujours présents, même s’ils savaient déjà que leur fans les soutiendraient. Bill, qui est le plus bavard des quatre, avoue aussi qu’au début de la création de cet opus, ils se sentaient tous incompris à Los Angeles et que c’est la raison qui les a poussé à avoir leur propre studio et qu’ils ont par la suite écrit “Girl Got A Gun” et “Love Who Loves You Back”.
Une question, sûrement très attendue par leur fans, concernant d’éventuels concerts en France a été posée, ce par quoi le frontman répond qu’ils sont en train d’organiser une tournée, qui débutera surement au printemps, et que Paris en fera définitivement partie. Pour ceux qui ne le sauraient pas, Bill (chant) et Tom (guitare) habitent à présent à Los Angeles, un média a donc demandé s’ils se sentaient maintenant étrangers lorsqu’ils revenaient en Europe, ce par quoi ils ont répondu qu’ils ne passaient plus beaucoup de temps en Allemagne, mais qu’ils sont quand même revenu pour y enregistrer l’album et que Gustav (batterie) et Georg (basse) y vivent encore.
Concernant leur chansons favorites du disque, ils hésiteront en disant qu’il s’agit d’une question très difficile, mais les deux frères ont une préférence pour “Love Who Loves You Back”. Ils ajoutent aussi que cet essai a évolué comparé à l’ancien, car ils se sont améliorés, ont beaucoup écrit et l’ont produit différemment.
Une question pour Tom est ensuite posée. Une fan lui demande comment il lui est venu à l’idée d’exécuter autant de tâches sur cet album (il joue de la guitare, du piano et produit), ce à quoi le concerné répond avec ironie que c’est parce que il est le seul du groupe à avoir du talent et qu’il sait tout bien faire. Sur un ton plus sérieux, son jumeau explique que ce n’était pas quelque chose de prévu, qu’ils ont été créatifs et qu’ils ont travaillé avec d’autres personnes, mais que ceci ne s’était pas bien passé. C’est pour cette raison qu’ils ont décidé qu’ils allaient faire les choses seules et à leur manière.
Etant donné que cet effort est beaucoup plus électro par rapport aux anciens, une jeune fille leur demande comment ils comptaient s’y prendre pour jouer les nouveaux morceaux sur scène, “d’autres versions, d’autres musiciens, par exemple pour le piano synthé, seront avec nous”, explique Bill Kaulitz. Ce dernier dévoile ensuite que “Run Run Run” a été la chanson la plus difficile à enregistrer selon lui.
Une fan déclare par la suite qu’elle a une question à poser au batteur qui, en entendant cela, laisse échapper un cri de surprise qui fera rire toute la salle. L’intéressé répondra que le moment le plus drôle au studio était quand il fallait qu’il chante les choeurs sur la chanson “Kings Of Suburbia”. “Georg, quel a été le moment le plus gênant au studio ?” “Il n’y en a pas vraiment, à part les chants comme l’a dit Gustav”, Tom ajoutera sur un ton humoristique que le moment le plus gênant pour le batteur était la fois où il avait oublié de fermer la porte des toilettes alors qu’ils étaient en plein enregistrement et que l’odeur les a dérangé.
On leur demande ensuite s’ils ont eu des problèmes durant l’enregistrement, Tom répondra qu’il n’y en a pas vraiment et que les problèmes arrivent plutôt parfois une fois sur scène.
La dernière question a été posée à Bill afin de savoir comment s’est passé le tournage de “Loves Who Loves You Back”, vidéo dans laquelle il embrasse et touche plusieurs personnes, hommes et femmes confondus. Le chanteur, souriant, laisse échapper un “amazing” avant de rire et d’ajouter en allemand que c’était lui qui avait eu l’idée et qu’au départ les autres n’y adhéraient pas et que le réalisateur ne voulait pas qu’il participe à la vidéo, mais qu’il avait insisté pour y être. Il ajoute aussi qu’il avait été mal à l’aise lorsqu’il avait du embrasser pour la première fois quelqu’un devant une caméra et que la femme avait même été un peu trop fougueuse.
En conclusion, le showcase a prouvé à quel point les Tokio Hotel pouvaient être de bons musiciens, mais on se demande alors pourquoi ils ont éprouvé la nécessité de retoucher leur album jusqu’à en faire un répertoire électro. La performance acoustique a su convaincre toutes les personnes présentes et leur bonne humeur durant la conférence de presse était agréable à voir. Cependant, la traduction très incomplète nous a surement empêché de comprendre la moitié de leur réponses.