Après un concert complet au Trianon en 2022, Tom Odell devait initialement se produire à la Salle Pleyel. Mais le voilà engagé dans sa plus grande tournée européenne, porté par “Another Love”, revenu sur le devant de la scène en tant qu’hymne de protestation contre la guerre en Ukraine. Et c’est un Zénith De Paris complet qui l’attend ce soir.
Wasia Project
C’est WASIA PROJECT qui ouvre la soirée. William et Olivia, frère et sœur originaires de Londres, sont chaleureusement accueillis par le public parisien. Ils proposent une indie pop teintée de jazz et de sonorités classiques. Le duo aime surprendre, changeant de rythme et de style parfois au sein d’un même titre. Les envolées d’Olivia sont captivantes, mises en valeur par les chœurs de son frère. Le Zénith se montre attentif mais pas éteint pour autant, n’hésitant pas à encourager les Britanniques dès qu’il en a l’occasion. Leur titre phare, le piano-voix “Ur So Pretty”, est chanté par certains fans. Tout comme l’artiste en tête d’affiche, le piano est au centre des compositions de Wasia Project. C’est donc assez naturellement que les fans de Tom Odell semblent adhérer à la proposition du duo, chaudement applaudi à sa sortie de scène.
Tom Odell
TOM ODELL présente ce soir son Black Friday Tour, succédant à la sortie de son album Black Friday (janvier 2024). L’épais rideau tombe enfin. Tom Odell, assis derrière son piano, commence à jouer “Loving You Will Be The Death Of Me”, accompagné par six musiciens de talent.
En forme, le Britannique met le feu grâce à son sens de l’interprétation et sa fougue caractéristiques, transportant instantanément l’auditoire dans son univers. Les fans chantent et les curieux écoutent attentivement. Des titres comme “I Can’t Pretend”, dont l’intensité monte crescendo, et l’enchaînement de ses titres bien connus “Grow Old With Me” / I Know” sont dotés d’une énergie rock qui les magnifie en live. La foule ne s’y trompe pas, dansant et criant pour accompagner la bande.
Tom Odell s’éloigne rarement de son piano, mais lorsqu’il se présente seul face à son public, micro en main, c’est à chaque fois pour délivrer une prodigieuse incarnation de ses morceaux, comme sur “Spinning”. Sur la captivante “Parties”, démarrée a cappella, il pointe certains spectateurs du doigt en clamant “you’re the only reason“, le corps tremblant et le regard transcendé. Ceux qui connaissent la discographie du trentenaire peuvent apprécier à quel point les versions live apportent une nouvelle dimension à l’œuvre, un supplément d’âme. Chaque note envahit un peu plus les cœurs, chaque mot résonne un peu plus dans les corps. “Getaway (voice note)” en est un époustouflant exemple.
Un concert de Tom Odell est forcément chargé en émotions. Les flashs accompagnent l’artiste, alors seul en scène, sur “The End”; le public est suspendu aux lèvres et aux notes de Tom, avant de lui offrir une longue ovation en guise de remerciement pour ce moment hors du temps.
L’auteur-compositeur-interprète n’oublie pas de présenter ses musiciens sur “Hold Me”, avant de faire chanter l’auditoire. Debout sur son piano, le Britannique savoure cet instant de communion. La dernière note est immédiatement suivie d’une standing ovation, l’audience en redemande bruyamment.
Tom Odell fait des infidélités à son piano le temps de deux titres – “The End Of The Summer” et “Till I Lost”. Accompagné par deux de ses musiciens, c’est à la guitare qu’il continue de nous montrer qu’avec ou sans piano, il sait nous saisir et nous bouleverser.
Cerise sur le gâteau, Tom Odell invite Zaho De Sagazan à chanter son hit “La Symphonie Des Eclairs”. Née d’un véritable coup de cœur artistique, leur complicité amicale crée un moment pur et hors du temps. Le public chante doucement pour accompagner le duo, avant d’exulter.
Pas de répit pour nos cœurs puisqu’il est l’heure. L’heure du grand final. L’heure de s’époumoner sur “Another Love”. Contrairement à ce à quoi on a pu assister par le passé dans de plus petites salles, beaucoup n’étaient là que pour vivre ce moment de communion intense et indescriptible. Qu’importe, chacun y aura trouvé son compte, et il y a fort à parier que Tom Odell a su ce soir, grâce à sa générosité et son talent, conquérir le cœur de ceux qui ne connaissaient pas le reste de son œuvre.