Le second volet de la tournée internationale de Tool repassait par l’Accor Arena ce jeudi soir. Deux ans après le précédent, on y retrouve les mêmes ficelles mais avec une setlist arrangée. Et un show toujours aussi spectaculaire.
NIGHT VERSES se charge d’ouvrir le bal. Le trio de post hardcore aux forts accents math rock s’acquiert rapidement les faveurs du public avec des morceaux pêchus et prompts à provoquer des torticolis. Du lourd. Le groupe en profite pour présenter quelques-uns de ses nouveaux morceaux issus de Every Sound Has A Color In The Valley Of Night paru en mars dernier. Un bon avant-goût de la lourdeur qui nous attend quelques minutes plus tard.
Dans l’épisode précédent…
Il y a deux ans, nous écrivions espérer que l’attente d’un prochain concert du quatuor américain ne soit pas trop longue. Il semble que le groupe ait entendu ce souhait car les voilà donc de retour, même salle, même heure, deux ans plus tard. Le précédent show avait laissé un impact certain dans l’esprit des spectateurs et, malgré un léger manque de spontanéité, on se reprenait à en vouloir encore. Deux ans plus tard, il ne reste plus qu’à voir si la copie a été revue, ne serait-ce qu’un peu.
La première chose que l’on remarque très vite est que la scénographie est un peu différente de la dernière fois. Fini le rideau séparant l’assemblée du groupe pour les deux premiers morceaux. Cette fois, Maynard James Keenan et ses compères sont directement visibles. La scène est également plus petite, moins gargantuesque que la fois précédente. Le reste de la scéno, en revanche, et sans surprise, est quasiment similaire à ce que TOOL a proposé il y a deux ans.
Les visuels, oscillant entre spiritualisme et iconographie ésotérique chère à la formation, sont toujours aussi hypnotiques et l’on retrouve les mêmes effets de lumière, dont les lasers qui illuminent le plafond de l’arena. On ne pourra pas leur enlever cela : c’est toujours un régal pour les yeux. Et heureusement aussi pour les oreilles, surtout que les musiciens, et Danny Carey derrière son kit en particulier, sont toujours au top niveau.
Grandiose millimétré
Avec une moyenne de dix minutes par morceau, rien d’étonnant à ce que le concert dure encore une fois près de deux heures et demi. Bien sûr, ce sont les titres de Fear Inoculum (2019) qui occupent le plus de place dans la setlist. La chanson titre ainsi que l’immense “Pneuma” récoltent des applaudissements nourris. Mais on sait que ce dernier album n’est pas le favori des fans.
Alors, quand c’est au tour de “Jambi” ou “Rosetta Stoned” (10,000 Days) d’être jouées, l’excitation se fait plus grande. Et puis, comment ne pas parler de “The Grudge” (Lateralus) et surtout “Stinkfist” (Ænima) qui conclut la soirée. La foule exulte, certains sont même habités et sautent de joie à travers les allées de sièges placés dans la fosse.
Évidemment, on pourrait citer les mêmes petits travers que la dernière fois : manque de communication, des musiciens qui ont parfois l’air impassibles et juste là pour faire le travail. Mais c’est faire l’impasse sur un aspect essentiel du show. L’important ce ne sont pas eux, mais la musique et les visuels. Un “voyage” de plus de deux heures entre metal et ésotérisme.
Expérience visuelle et corporelle intense et incomparable ! Un concert de Tool c’est avant avec les tripes que ça se vit ! ça vient de l’intérieur comme une perte de contrôle de son propre corps. 8ème expérience personnelle … vivement la prochaine 🤘