Vendredi soir, Toto soufflait ses quarante bougies à La Seine Musicale. Rares sont les groupes qui parviennent à fêter une si longue carrière et autant de récompenses ! RockUrLife y était et vous raconte.
La tournée mondiale “40 Trips Around The Sun World Tour” faisait étape à Paris pour nous faire voyager le long de la formidable carrière de Toto avec un show best of. Pas de première partie prévue, mais La Seine Musicale se remplit relativement tôt puisque les portes ouvraient deux heures avant le début du show. Un gigantesque rideau sur lequel des lumières sont projetées recouvre élégamment cette scène qui respire encore le neuf. L’attente touche à sa fin sur les coups de 20h30 lorsqu’une musique classique pleine de suspens retentit dans la salle. Dès le tomber de rideau, la foule se lève pour accueillir et acclamer les huit musiciens qui viennent de monter sur scène.
C’est avec l’inédit “Alone”, extrait de “Greatest Hits: 40 Trips Around The Sun” sorti le mois dernier que cette dream team débute le concert. D’emblée, Steve Lukather, guitar hero de la soirée et Joseph Williams se montrent complices. Ce dernier, résolument en forme, donne aussi un nouveau souffle aux grands classiques du groupe. De magnifiques jeux de lumières mettent en valeur ce show à l’américaine et illuminent le public. Les Californiens enchaînent avec leur tout premier succès “Hold The Line”. La réaction ne se fait pas attendre, les gradins se relèvent et la Seine Musicale toute entière reprend l’intégralité des paroles. Un deuxième inédit “Spanish Sea” est aussi joué lors de ce premier set. La qualité du chant et des choeurs, ainsi que la mélodie accrocheuse nous rappelle que tout au long de sa carrière, Toto n’a cessé de nous surprendre par la qualité de ses productions artistiques. L’intemporel “Rosanna” vient conclure cette première partie. C’est l’occasion pour l’assemblée de chanter sur les refrains et apprécier un solo du célèbre claviériste David Paich (avec à ses côtés deux chapeaux de rechange), suivi d’un solo de guitare exécuté à la perfection par Steve Lukather.
La configuration de la scène se modifie peu à peu pour laisser place à un set acoustique dans une ambiance plus intimiste. Pendant ce temps, les membres de Toto sont présentés. Chacun étant une véritable encyclopédie du rock, inutile de dire que les applaudissements sont riches. Steve Lukather nous invite à chanter avec lui mais une bonne partie de l’audience reste passive. Petit bémol de la soirée, la plupart des spectateurs sont relativement statiques et on a le sentiment qu’il faut attendre les tubes les plus incontournables pour que toute la salle s’implique. Trop rares sont ceux qui chantent et tapent dans les mains sur la jazzy “Georgy Porgy” malgré les quelques incitations de la formation. Même les premières notes de la reprise du “Human Nature” de Michael Jackson n’emportent pas l’ensemble de l’auditoire. Certains semblent aussi regretter qu’aucun des morceaux du set acoustique n’ait été joué dans leur intégralité. On retrouve ceci dit beaucoup plus d’engouement sur le classique “Stop Loving You” qui met tout le monde d’accord et clôture la session acoustique.
Place à la troisième partie du show ! La dernière ligne droite est lancée avec le très rock “Girl Goodbye”. La reprise du thème principal du film “Dune” est l’occasion pour Toto de redémontrer toute sa précision technique. David Paich avait d’ailleurs supervisé la bande son du film et ce soir, son remarquable travail au clavier se doit d’être salué. Sur la reprise du “While My Guitar Gently Weeps” des Beatles, Steve Lukather en profite pour rendre hommage à George Harrison et nous ravir avec un magnifique solo de guitare. Mais le triomphe de la soirée n’est autre que l’indémodable “Africa”. Le public est conquis dès les premières notes et apprécie chaque seconde de la version longue qui lui est offerte. Le temps d’une dernière danse, l’ensemble des voix sur scène ne font plus qu’un et les percussions nous font voyager dans un autre monde. Après 2h15 de show, le constat est là : les tubes de Toto ont gardé toute leur pertinence et ont voyagé au travers des époques au point de désormais faire chanter les petits comme les grands. Les Californiens reviennent sur scène pour un ultime morceau “The Road Goes On”, petite pépite acoustique sur laquelle l’audience illumine la salle grâce aux lumières des téléphones.
Avec une prestation bien rodée et toujours à la hauteur, la légende Toto a ravi ses fans de la première heure à l’occasion de son quarantième anniversaire. On ne peut que lui souhaiter que le reste de la route soit tout aussi beau !
Setlist :
Alone
Hold The Line
Lovers In The Night
Spanish Sea
I Will Remember
English Eyes
Jake To The Bone
Lea
Rosanna
—-
Miss Sun
Georgy Porgy
Human Nature
Holyanna
No Love
Mushanga
Stop Loving You
—-
Girl Goodbye
Angela
Lion
Dune
While My Guitar Gently Weeps
Make Believe
Africa
—-
The Road Goes On