Pour tout amateur de black metal et de death metal, c’était incontestablement au Petit Bain qu’il fallait se rendre en ce 26 février 2019. A l’affiche : Idle Hands, Uada, Tribulation et Gaahls Wyrd, rien que cela.
Devant une foule parsemée, IDLE HANDS ouvre le bal. Idle Hands nous vient tout droit de Portland, dans l’Orégon. La formation nait en 2017. Son premier EP “Mana” verra le jour le 10 mai de cette année. Idle Hands est un mélange hybride de goth, de new wave et évidemment de metal. Sa musique est portée par Gabriel Franco, de sa voix nonchalante un brun ressemblante à celle de Robert Smith. La musique est plaisante bien que la présence scénique ne soit pas tellement au rendez-vous. Peut-être est-ce du à la scène exiguë ? On veut bien leur laisser le bénéfice du doute. Mais la bande manque malheureusement de charisme, le leader semble peu convaincu lors de ses discours, optant plus pour le “moi, je” que le “nous, le groupe”. Cependant, Idle Hands nous propose une musique innovante et nous fait passer un bon moment.
Passons du côté obscur de la force avec UADA. Dans une lumière très sombre s’installe le quatuor originaire de Portland, à l’instar du groupe précédent. On distingue tellement difficilement le groupe tout de capuches sorties qu’on en vient même à plaindre nos amis photographes. Pas un regard, ni même un visage ne sera aperçu sur tout le long du set. Actif depuis 2014, la bande possède déjà deux albums à son actif sortis via Einsewald. Comme le nom l’indique (Uada signifiant “hanté” en latin), la musique est tout aussi sombre et obscure que mélodique et épique. La musique proposée par la formation semble plaire à l’audience qui se remplie à vue d’oeil.
Il est temps d’accueillir TRIBULATION sur la scène du Petit Bain. Après avoir reçu un gros coup de pouce suite à sa première partie d’Arch Enemy sur la tournée européenne l’année dernière, des fans ont fait le déplacement uniquement pour les Suédois. Le quatuor prend possession de la scène alors que “La Vie En Rose” d’Edith Piaf retentit dans toute la salle.
Avec les quatre musiciens grimés de leur maquillage sombre, on est d’emblée plongé dans l’univers de la bande. Mais on retiendra principalement la prestation du guitariste Jonathan Hulten. Mention spéciale à son costume de veuve noire munie d’un voile qu’il gardera sur le visage pour la plus grande partie du set, affublé de petites chaussures à talonnettes et possédant des lentilles de couleurs rouges vives. On peine à détourner nos regards de ce jeune homme. Sans parler de la présence scénique du monsieur. Sa façon de se mouvoir est remarquable, accompagnant ses soli de guitares à des pas de danse contemporaine, un peu comme sur la pochette de l’album “Children Of The Night”, où une figure pose en faisant des pointes.
Tribulation nous prouve qu’on peut mêler la danse classico-contemporaine à un black metal mélodique. Tribulation aime semer le doute tant par la musique -des chansons auront plutôt une allure black metal tandis que d’autres comme “The Lament” seraient plutôt catégorisées comme death metal- mais aussi de par l’androgynie des musiciens
La scène est modeste présentant juste un backdrop à l’image de la bande, sous des couleurs rouges et vertes (encore une fois, on plaint les photographes). Mais Tribulation nous régale de par sa musique innovante, la justesse et la précision du set.
Certains fans ayant fait le déplacement de New-York pour le concert, on peut donc en déduire que ce show était attendu par les amateurs de black et death metal, et les quatre groupes présents -bien que tous très différents- ont su séduire le public.