Actuellement en pleine tournée française, Ultra Vomit s’est arrêté dans la banlieue parisienne pour quelques dates (dont Savigny-Le-Temple (77) chroniqué il y a peu) et ce soir, c’est à l’Espace Icare d’Issy-Les-Moulineaux (92) que les drôles de nantais se sont arrêtés pour faire rire les plus chevelus et les plus bourrus de la contrée parisienne. Mais cette fois, le groupe sera accompagné de deux premiéres parties : Merge, jeune groupe de post hardcore parisien et Dead Cowboy’s Slut, groupe de metal/thrash également parisien.
C’est donc aux alentours de 20h pétante qu’une grande majorité de metalleux en tout genre (jeunes et… moins jeunes) s’attroupe dans la salle de l’Espace Icare pour une bonne soirée metallique. Les hostilités commencent avec le jeune combo parisien Merge. Anciennement baptisé Marie Kimberley, le groupe recommence sur de nouvelles bases avec un nouveau line up pour nous proposer leur tout “premier” show avec la formation actuelle. C’est donc sur une intro typée dubstep que Merge arrive sur scéne. “Transmission” est le premier morceau lâché de plein fouet par le groupe et même si le public parait dubitatif, on ne peut nier l’envie et l’énergie de la formation à travers ce genre de morceau post hardcore/metalcore. “Calypso” et “A Ghost Town” sont envoyés dans la foulée. Le groupe s’en sort plutôt bien avec des moshparts efficaces, des parties mélodiques intéressantes et un chant bien exécuté alternant entre gros scream et chant clair. “In Details”, piste instrumentale étonnement aérienne à la limite du post rock, apporte un souffle agréable en milieu de set pour mieux introduire le single “Twelve/Nine“. Bien que la fosse soit calme, le public reste à l’écoute et n’hésite pas à applaudir. “Ecclesiast” viendra mettre un terme avec une touche plus metal et plus violente qui ravira certains amateurs. Au final, nous avons eu droit un set intéressant pour un jeune groupe prometteur qui en a sous la semelle et qui ne demande qu’à se lâcher !
Vingt minutes plus tard, c’est au tour des autres parisien de Dead Cowboy’s Slut de débarquer sur la scéne d’Issy ! Changement d’ambiance, le ton change et commence à réveiller la fosse. L’intro glauque et torturée digne d’un film d’horreur annonce la couleur et le thrash death des parisien prend tout son sens… Ca tabasse, c’est frontal et sans-répit. Ben, chanteur charismatique, aux faux airs de Phil Anselmo (Pantera) et d’Arsène (L’Esprit du Clan), mène la bande d’une main de maître, n’hésitant pas à communiquer avec l’assemblée. Les circle pits et moultes pogos font monter l’ambiance et la chaleur dans la salle. Pour situer un peu la musique de DCS, c’est rapide façon Slayer, efficace comme Pantera et frontal à la Throwdown. L’audience est ravie, le groupe s’éclate et se montre assez actif sur scène. Bref, nous avons droit à vingt-cinq minutes de vrai metal suant et violent, digne des années 90. D’ailleurs, le groupe viendra sur Paris pour la MyRock Battle #3 à la Fléche d’Or, sous le parrainage de Zuul FX !
Après une bonne vingtaine de minutes de changement de plateau et de check sound, c’est enfin l’heure des héros de la soirée : ULTRA VOMIT ! Introduit par le générique de Star Wars sur un écran géant, le groupe s’est amusé à détourner celui-ci par des petits clin d’oeil à l’intermittence (ndlr : la tournée se nomme “The Renouvellement of Intermittence) et au Pôle Emploi, renommé “Pôle Empire”. Débarquant avec le déguisement de Dark Vador, Fetus lance un “Issy-les-Moulineaux, je suis ton pére” annonçant une soirée drôle et rock n’roll. Bien évidemment, le groupe n’hésite pas à faire parler son deuxième album “Episode I : Objectif Thunes”, bien connu du public. Les cultissimes “Darry Cowl Chamber”, “Mechanical Chiwawa”, “Je Possède Un Cousin”, “Les Bonnes Manières”, “Mountains Of Math”, “Je Ne T’es Jamait Autans Aimer” ou encore “Boulangerie Pâtisserie” font chanter et headbanguer tout les metalleux de l’Espace Icare. Malgré des morceaux de courte durée, le groupe arrive à bien étendre leur temps de jeu en communiquant beaucoup avec le public et lançant quelques calembours et autres blagues vaseuses pour faire rire ce dernier. Bien évidemment, le groupe n’a pas oublié ses vieux morceaux plus death/grind comme “I Like To Vomit”, “Une Souris Verte” et “Bouba”. Les quatre nantais se sont permis de tester de nouveaux titres dont “Super Sex” et son refrain imparable chanté en québécois (“Si j’avais 10$, j’irai au Super Sex. Pour toucher des nibards et des paires de fesses”) et “Chien Géant” imitant à la perfection le groupe breton, Tagada Jones. Ils se sont également permis de faire participer le public en invitant un jeune garçon de 16 ans nommé Georges (aka Georgeuh par Ultra Vomit) à monter sur scéne pour chanter une chanson. Mais blagueurs comme jamais, ils jouent un morceau inconnu et sans paroles et demandent au public de le huer et de le traiter de “Pov’ Connard” (pour rire), qui sera évidemment jouée juste derrière. Manard fait aussi son show pendant la “Minute Manard” où il reprend “Banana Split” de Lio, puis un peu plus tard, demande aussi au public de faire un petit karaoké en langage de batteur, c’est à dire le “poum tchak”. Un medley est également joué pour rendre hommage à leur bassiste, Jacou, souvent mis de coté parce que c’est un bassiste. Après un “Outro” parfaitement exécuté, Ultra Vomit revient en rappel pour jouer du rock n’roll avec “Quand J’étais Petit” pour ensuite achever ce show dantesque avec “Je Collectionne Des Canards (Vivants)”, le tube par excellence du combo breton, repris en choeur par une foule enthousiaste. Ce soir, nous avons eu droit non pas à un concert, mais à un sketch musicale de grande qualité avec un partage et une belle connection avec le public qui manque un peu à cette scène française.
Setlist :
Darry Cowl Chamber
Les Bonnes Manières
Une Souris Verte
Gremlins At The Gates
Je Ne T’es Jamait Autans Aimer
Boulangerie Pâtisserie
Super Sexe
Mountains Of Maths
Pauv’ Connard
Croûte De Pus
Bouba
Pink Pantera
Chien Géant
Jack Chirac
La Flemme
Banana Split
Medley Jacou (Picsou, Ken Le Survivant, Bioman, Bibifoc, Denver)
Welcome To The Jingle
Je Possède Un Cousin
Judas Prost
I Like To Vomit
Outro
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Quand J’étais Petit
Je Collectionne Des Canards (Vivants)
Crédit photo : Pierre Gregori