Un petit groupe de gens se faufile au coin du passage Louis Philippe pour une soirée sous le thème de l’onirisme. Pour cela, le Café De La Danse ouvre ses portes à la jeune et prometteuse Jain, en première partie de Villagers.
Il est 19h30 et la brillante JAIN entame son créneau avec comme seul allié son Pad et une incroyable confiance en ses cordes vocales. Il ne lui faudra pas plus pour enrôler la tâche d’ouverture de Villagers. Le public du Café De La Danse tombe vite sous le charme et le chronomètre lui laissera trente minutes pour se confronter au petit café parisien, avant Solidays en juin prochain. Elle accordera son set sous la chaleur des vacances. Elle possède une voix à la hauteur de Feist et s’invente un flow de hip hop de bonne famille. Sous son costume de nonne, elle se fiche de plaire, elle danse sur ses rythmes comme si elle se tenait dans sa chambre et pourtant… Quand elle s’inspire de travaux de bâtiments, la demoiselle écrit “Hope”, même énervée, elle transpire la joie de vivre. Mine de rien, mine de crayon, c’est là que l’on intervient et rencontre un grain de Caro Emerlad dans sa voix. Cette fleur, fraîchement éclose, s’empare de sa guitare et balaie les titres. Elle arpente tous les styles et rend hommage à la chanteuse Miriam Makeba, pourquoi pas ? Bien que sa performance soit fluide et légère, il n’en demeure pas moins que ses transitions et enchaînements restent à revoir, mais ça ira pour ce soir. Sa jeunesse et son talent sont ses atouts, alors rendez-vous aux Solidays et bonne route.
Le moment tant attendu pour l’audience du Café De La Danse retentit. Et c’est à l’heure que les Irlandais de VILLAGERS arrivent, sous un tonnerre d’applaudissements. La formation commence avec “Darling Arithmetic” sous l’oeil admiratif et déjà comblé du public. Les calories ne brûleront pas ce soir, car Villagers opte plutôt pour un set de ballades acoustiques au coin du feu. Dans “Set The Tigers Free”, Conor. J O’Brien, leader du groupe, nous rappelle vaguement James Blunt dans son interprétation, malheureusement, rien qui ne touche la corde sensible. Pour que la magie opère, il est préférable que l’interprète se donne à 80% afin que l’assemblée se charge du reste et soit conquise. L’éclectisme ne brillera pas ce soir, néanmoins les spectateurs demeurent flattés par “So Naive”, “That Day” et “Hot Scary Summer”. Après un poème pluvieux à la Paul Verlaine, Conor. J O’Brien emmène ses auditeurs dans ses recoins exotiques, aux textes qui saignent, sacrée contradiction qui ne déstabilisera pourtant pas les adeptes. Villagers apaise les âmes à l’aide de “Memoir” ou encore “Someone To Blame”. Les musiciens construisent un combo entre plénitude et cohésion au sein de l’auditorium. Les nuages trempés de songes bucoliques s’expriment à coeur joie avec “The Waves” et “Pieces”. Le fil conducteur, qui se veut baladeur, est respecté à la lettre et offre un moment de calme absolu, pour un quelconque soir de semaine. En toute objectivité, disons que la programmation du Café De La Danse a battu son plein et a agrafé des sourires sur les lèvres parisiennes. Un peu de baume à l’âme n’a jamais fait de mal.
L’aventure s’achève ici, l’audience du Café De La Danse repartira les mains dans les poches, traînant des pieds, le coeur apaisé.
Setlist :
Darling Arithmetic
Set The Tigers Free
Dawning On Me
Nothing Arrived
So Naive
No One To Blame
That Day
Everything I Am Is Yours
Memoir
My Lighthouse
The Soul Serene
Hot Scary Summer
Little Bigot
The Waves
Ship Of Promises
—-
Becoming A Jackal
Pieces
Courage