Après un passage au dernier Hellfest, les Danois de Volbeat découvrent le Zénith de Paris pour leur Servant Of The Road World Tour, en compagnie d’une affiche éclectique composée de Skindred et de Bad Wolves.
C’est dans une salle encore très clairsemée que commence le set de BAD WOLVES. Popularisé par leur reprise de “Zombie” mais ayant depuis dû faire face au départ de leur chanteur d’origine, les Angelinos ne ménagent pas leur effort pour faire monter la température. Arrivant sur “Sacred Kiss”, le nouveau frontman Daniel Laskiewicz profite de l’avancée de scène pour communiquer son énergie au public. Dans un style très similaire à Daughtry, la nouvelle recrue harangue la foule, faisant remarquer malicieusement qu’on n’était pas dans une “fucking church“. Pourtant, les téléphones s’allument tels des cierges sur la reprise des Cranberries. “Never Be The Same”, “If Tomorrows Never Come”, le groupe déroule ses compositions catchy avec conviction. Vocalement très propre (à l’exception d’une tentative neo metal moins convaincante sur “I’ll Be There”), le quintette livre un set honnête, qui aurait pris une autre dimension devant un public plus nombreux.
Arrivant sur l’intro de Star Wars, on bascule dans une autre galaxie avec SKINDRED. Loin d’être des petits nouveaux (le groupe fête son vingtième anniversaire) les Gallois font face à une audience connaissant peu leur répertoire. Il faut dire que leur style est très éloigné de la tête d’affiche du jour. Si l’on retrouve des similitudes avec Volbeat dans cette capacité à mixer le metal avec un autre genre, le ragga metal pratiqué par la bande a de quoi déstabiliser les fans venus pour entendre “Still Counting”. Qu’à cela ne tienne, le leader Benji Webbe s’improvise prof de chant, faisant scander les paroles en amont des morceaux. Le tube “That’s My Jam” (évoquant Shaka Ponk) sera d’ailleurs l’occasion de faire s’affronter chaque coté de la scène, chacun reprenant avec enthousiasme une partie du refrain, comme plus tard sur le solaire “L.O.V.E”. Le set mélange avec bonheur compositions énergiques, taillées pour enflammer les fosses (mention spéciale à “Nobody”), et interludes reprises par tous. Le chanteur se saisira d’ailleurs d’un clavier pour jouer l’intro du “Jump” de Van Halen, pour le plus grand “plaisir” des supporters du PSG. Le showman n’aura également de cesse de délivrer un message d’unité et de paix, faisant brandir des milliers de poings sur “Kill The Power” (comprenant une partie de “Still D.R.E”). Après un ultime clapping, les Gallois nous quittent avec le sentiment du devoir accompli. Une ouverture idéale !
Un show carré et charismatique
C’est dans un Zénith nettement plus rempli, bien qu’en partie bâché, que s’allume les multiples écrans. Projetant un aperçu d’anciens concerts, ce teasing fait monter instantanément l’excitation de plusieurs crans à la vue de ce qui nous attend ce soir. VOLBEAT pénètre alors sous les “hey, hey” du public accueillant les premières notes de “The Devil’s Bleeding Crown”, ponctuées par d’imposants effets de fumée. C’est parti !
Afin de se mettre d’entrée le public dans la poche, Michael Poulsen dégaine rapidement le classique “Lola Montez”, faisant descendre des tribunes de nombreux fan désireux de se déhancher, avant de les émouvoir en rendant hommage à son père décédé au moment d’entamer la sublime “Fallen”.
Ne cessant de grandir au point de truster les têtes d’affiche de nombreux festivals, dont dernièrement le très prestigieux Rock Am Ring, on sent que le quatuor est devenu une machine bien huilée. En plus des canons à confettis ou projections de fumée, certains morceaux bénéficient d’une mise en scène vidéo façon dessin animé, complétant les traditionnels focus sur les membres du groupe. Ces gros plans sont ainsi l’occasion d’admirer la décontraction et le charisme dégagés par les Danois, à commencer par leur chanteur-guitariste.
Ambiance bon enfant
Disposant de micro aux quatre coins de la scène, ce dernier est comme un poisson dans l’eau, n’hésitant pas à taquiner le public afin qu’il fasse davantage de bruit ou lui confiant quelques anecdotes. Il confessa ainsi avoir refusé tout net à sa fille de jouer du Jojo Sowa (sorte de “Kids United” américain) avant de se montrer beaucoup plus enthousiaste à l’idée d’interpréter du Johnny Cash, enchainant instantanément avec un extrait de “Ring Of Fire”, dans l’hilarité générale.
Il se dégage de cette première partie du set une atmosphère extrêmement festive, toutes les générations dansant au rythme de l’Elvis metal des Danois. Cette ambiance atteint son paroxysme sur l’enchainement imparable “Sad Man’s Tongue”, “Wait A Minute My Girl” et “Black Rose”.
C’est le moment choisi par deux musiciens additionnels pour débouler sur scène : l’un prenant possession d’un piano, l’autre s’époumonant dans son saxophone alors que de nombreux ballons gonflables sautent de main en main dans le public, participant au joyeux chaos de l’instant.
Une fin “fort heavy”
La seconde partie du set explore la face plus metal du groupe. La récente “Shotgun Blues” semble parfaitement adoptée par les fans, qui ne se font pas prier pour scander son titre. Montant le tempo d’un cran, l’endiablée “Seal The Deal” est l’occasion de montrer une fois de plus les talents de Rob Caggiano avec sa six cordes. Parcourant la scène de long en large, l’ancien membre d’Anthrax prend le temps de saluer de nombreux spectateurs et de leur faire admirer ses solis de guitare.
Mais l’intensité atteint son point culminant sur la très lourde “The Devil Rages On” dédicacée au “Devil résidant en Russie“, où les confettis rouge sang accentuent la tension ambiante. Les possesseurs de Servant Of The Mind remarqueront que cette tension se poursuit de la même façon que sur l’album avec “Say No More”, avant que les musiciens ne s’éclipsent sur “Doc Holiday”.
Après une très courte attente, la formation lance le rappel avec “The Sacred Stones”, qui reçoit un accueil mitigé. Mais pas de panique, l’assistance aura une dernière fois l’occasion de se déhancher sur “Die To Live”, ou de communier sur la très belle “For Evigt” éclairée par des milliers de smartphones. Comme de coutume, c’est l’incontournable “Still Counting” qui met fin au show dans une pluie de bandelettes et d’applaudissements.
Venu défendre son dernier album en lui consacrant pas moins de six titres, Volbeat a pu constater que ses nouvelles livraisons se mariaient parfaitement à ses classiques. Loin de se reposer sur ses lauriers, le groupe aura une fois de plus livré une performance chaleureuse faisant l’unanimité.
1 Commentaire
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Article au top ! BRAVO 🙂