“Voter peut gravement nuire aux sales idées.” C’est ainsi que Kemar Gulbenkian résume le message porté par la manifestation Vote On The Rocks. Annoncé l’hiver dernier par le leader de No One Is Innocent, Vote On The Rocks est un mini-festival de rock français dont le but est de rappeler aux jeunes de voter aux élections présidentielles. A cette occasion, les No One Is Innocent ont mobilisé leur réseau, conviant des amis musiciens à jouer avec eux et à répandre, à leur façon, la bonne parole. Ainsi, soutenus par DJ Moule, Deportivo, Eiffel, The Hyènes, les Têtes Raides, Les Fatals Picards, et les No One eux-mêmes se sont succédés, dans le désordre, sur la scène de La Cigale. A quelques jours du deuxième tour – et les images de ce long concert étant nombreuses -, nous avons pris le parti de vous raconter l’événement en plusieurs parties. Aujourd’hui, ce sont The Hyènes qui ouvrent le bal.
La longueur de la file d’attente qui débute au numéro 120 du boulevard Rochechouart laisse deviner la popularité de l’événement attendu. Dehors, sous une météo clémente, des spectateurs de tout âge essaient de se remémorer le line up complet de la soirée. Alors que le mini-festival Vote On The Rocks doit débuter à 17h, les portes de la Cigale ne s’ouvrent qu’à 17h30. Mais tout ce petit monde pénètre sans précipitation aucune dans la salle. Pendant que les spectateurs prennent leurs quartiers sur les sièges ou dans la fosse, les techniciens s’activent derrière les lourds rideaux rouges qui dissimulent la scène. Dans les coulisses, les musiciens plus ou moins à la bourre se préparent, répondent aux questions des médias venus nombreux pour couvrir ce rassemblement engagé et rock n’roll. C’est d’ailleurs vers 18h30 que le coup d’envoi est donné. Un technicien apparaît au bout de la scène et fait clignoter sa lampe torche en direction du balcon duquel DJ Moule passe des titres entraînants. Endossant la panoplie d’animateur de la soirée, ledit disc jockey annonce le set de The Hyènes. Les rideaux s’écartent… et le show commence.
Chargés à bloc, Denis Barthe (batterie/chant), Jean-Paul Roy (guitare) – tous deux ex-Noir Désir-, Vincent Bosler (guitare/chant) et Olivier Mathios (basse) délivrent leur rock teinté de sècheresse US. Le premier titre fait mouche auprès d’un public qui a très, très envie d’en découdre. Une poignée de fans déchirés chahutent dans les premiers rangs et reprennent les paroles de leurs chansons. La suite, entre textes engagées et détonations punk rock, atteste d’une évidente maîtrise du jeu scénique (technique, communication, setlist calibrée). Nul discours ne sera prononcé par The Hyènes, si ce n’est une invitation à “envoyer Nicolas Sarkozy à la vie civile”. Les No One ont donné carte blanche à leurs guests pendant leurs sets; mais leurs paroles ne laissent planer aucun doute sur leur engagement. A la fin, ils laissent les guitares et les percus s’exprimer dans une reprise soignée de “Ace Of Spades”. Réceptive au classique de Motörhead, la fosse ponctue ce moment d’un petit pogo. Ce n’est rien comparé à la l’hystérie provoquée vingt minutes plus tard par Deportivo; néanmoins The Hyènes quittent un public enthousiaste qui, à l’issue de cette première et efficace prestation, a rempli la Cigale à 99%.
En réaction aux résultats du premier tour, The Hyènes sortent “Nazillon De Nuit“. La sortie de ce titre, qui provoque déjà de vifs débats sur la toile, montre que l’engagement des quatre pontes du rock français ne se résume pas à leur présence à Vote On The Rocks.