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VOTE ON THE ROCKS [2/6] (11/03/12)

“Voter peut gravement nuire aux sales idées.” C’est ainsi que Kemar Gulbenkian résume le message porté par la manifestation Vote On The Rocks. Annoncé l’hiver dernier par le leader de No One Is Innocent, Vote On The Rocks est un mini-festival de rock français dont le but est de rappeler aux jeunes de voter aux élections présidentielles. A cette occasion, les No One Is Innocent ont mobilisé leur réseau, conviant des amis musiciens à jouer avec eux et à répandre, à leur façon, la bonne parole. Ainsi, soutenus par DJ Moule, Deportivo, Eiffel, The Hyènes, les Têtes Raides, Les Fatals Picards, et les No One eux-mêmes se sont succédés, dans le désordre, sur la scène de La Cigale. A quelques jours du deuxième tour – et les images de ce long concert étant nombreuses -, nous avons pris le parti de vous raconter l’événement en plusieurs parties. Juste après The Hyènes, Deportivo a déboulé sur scène. Ouverture des rideaux.

La Cigale brûle. Elle brûle du feu attisé par les corps juvéniles en chaleur, portés par le désir, l’amour de la musique et, dans certains cas, les vapeurs éthyliques. Sur scène comme dans la fosse, sur la terre comme au ciel, Deportivo met le feu. Moins de vingt minutes après la fin du set de The Hyènes, les trois garçons de Bois d’Arcy, leur ami guitariste et leur drapeau pirate débarquent sur la scène de la Cigale. Ils ouvrent les hostilités avec “La Salade”. Micro au poing, sourire béat, Jérôme enjoint le public à “fouuuuutre la meeeerde, ouaiiiiiiiiiiiiiiis”. Message reçu. Au bout de trois minutes, la configuration de la fosse change, les T-shirts sont trempés et le drapeau pirate passe de main en main parmi le public. Jérôme chante avec le public les paroles de “Les Bières Aujourd’hui S’Ouvrent Manuellement”, ou encore de “I Might Be Late”. Deportivo joue, et plutôt bien, avec le jeu un peu indie-crade qui les caractérise. Ca n’a pas l’air de satisfaire tout le monde. Cela dit, les hurlements de groupie et autres “Je t’aime !” – parfois accompagnés de larmes d’hystérie – attestent de l’efficacité du show. M’enfin, bon, ce n’est pas un concert de Michael Jackson mais un bon et fugace moment de rock n’roll. Tandis que les premiers slammeurs plongent sur les spectateurs à partir de la scène, Jérôme se balade dans la fosse, assailli par les jeunes filles en fleurs, en chantant. Bref, ce concert a lieu partout dans l’incandescente salle de la Cigale; et lorsque les techniciens referment les rideaux et rallument les lumières, les spectateurs aux corps moites reprennent lentement leurs esprits. Le drapeau pirate, lui, poursuit son chemin.

 

Juste avant le show, Richard, le bassiste, évoquait devant les caméras de nos confrères la nécessité de faire “une piqûre de rappel”. Mais ce soir, à défaut d’avoir lancé un appel explicite au vote, les Deportivo ont délivré à leur manière un message sur… ce que veulent les femmes… ?