Presque deux mois après sa sortie, Ville Valo alias VV, vient enfin présenter son premier album solo Neon Noir à Paris. Si le concert affiche complet depuis plusieurs semaines, le Trabendo n’est malheureusement pas rempli à cause de la grève des transports en commun. Mais qu’importe puisque les personnes présentes trépignent déjà d’impatience de revoir le chanteur de leur adolescence. RockUrLife ne pouvait évidemment pas manquer cela !
Darkwave islandaise
C’est le trio islandais KAELAN MIKLA qui a la lourde tâche d’ouvrir pour VV sur cette tournée. Le premier titre joué, “Stormurinn”, désarçonne une partie de la salle, notamment à cause de la flûte traversière jouée par la claviériste Solveig. Le chant de Laufey est d’abord grave et posé pour devenir criard sur certains titres tel que “Kalt”, voir même digne d’un film d’horreur comme sur “Sólstöður”. L’accueil du public est de prime abord un peu froid mais se fait de plus en plus enthousiaste au fil du set. Les trois musiciennes hypnotisent tout le monde avec leur darkwave qui frôle par moment le post punk et les danses envoutantes de la chanteuse. Il faut aussi mentionner les lumières qui sont d’une perfection absolue pour mettre en valeur l’univers mystique du groupe venu d’Islande. Une très belle prestation donc, qui aurait même mérité quelques titres supplémentaires.
Retour en adolescence
À 21h05, les lumières s’éteignent pour ne laisser allumer que le “VV” de la nouvelle version de l’Heartagram créé par VILLE VALO aka VV. Des cris retentissent intensément dans toute la salle, l’ambiance est électrique. Il faut dire que le Finlandais n’est pas venu en France depuis 2013 ! Lorsqu’il entre sur scène, les cris redoublent d’intensité et font sourire le chanteur, qui lâche un “Hello” avant d’entamer “Echolocate Your Love”. Vient ensuite “The Funeral Of Hearts” de HIM, qui fait hurler de joie tout le monde. La setlist sera ainsi jusqu’à la fin, une alternance de morceaux issus du très bon premier album solo de VV, Neon Noir, et de reprises de son ancien groupe. Si ses propres chansons sont toutes bien accueillies, notamment “Loveletting” et “Salute The Sanguine”, ce sont véritablement celles de HIM qui sont attendues. Elles plongent toute la salle dans une nostalgie intense, nostalgie d’une adolescence gothique à écouter et lire les paroles macabrement romantiques de Ville.
Toujours aussi charmeur
Neon Noir sonnait déjà très bien en disque, mais force est de constater qu’il est également très efficace en live. Certains titres comme “Run Away From The Sun” et “Heartful Of Ghosts” prennent une autre dimension grâce aux musiciens, dont la présence est aussi assurée que discrète et le jeu, impeccable. VV joue d’ailleurs beaucoup avec eux en se tournant régulièrement vers eux, leur souriant et en les présentant longuement à la fin du set. Quant à lui, il reste fidèle à lui-même : même si on est loin de ses prestations avec HIM, il continue de bouger à la manière d’un dandy et regarde intensément son public. Et que dire de sa voix, si ce n’est qu’elle est toujours aussi sublime, en particulier quand elle va dans les tons graves.
Une fanbase dévouée
Après les incontournables “Join Me In Death” et “Wings Of A Butterfly”, la première partie du set se termine sur le toujours aussi sublime “When Love And Death Embrace”. VV quitte la scène avant la fin non sans remercier l’assemblée et laisse ses musiciens terminer la chanson. Quelques minutes d’attente qui paraissent interminables et toute la troupe revient avec “Soul On Fire”. L’ambiance gagne encore en intensité lorsque Ville commence “Poison Girl” en chantant “I did it all just for her” et laisse les fans finir les paroles. Une fois la chanson terminée, il prend quelques minutes pour discuter avec les premiers rangs. Débute alors un concours de celui ou celle qui est venu le plus loin. Le chanteur semble apprécier le geste et remercie longuement tout le monde d’avoir fait l’effort de venir de l’autre bout de l’Europe pour le voir. Il présente ensuite ses musiciens et termine par dédicacer la prochaine chanson à Kaela Mikla, qui lui redonne espoir pour le futur de la musique. L’excellente “Saturnine Saturnalia” clôt ce set VV/HIM qui laisse toute la salle avec le sourire jusqu’aux oreilles.
Retour réussi pour le chanteur finlandais ! Bien que les chansons issues de la discographie de HIM aient rencontré un fort succès, ses titres solos n’ont pas été en reste et ont trouvé leur public. Sans oublier la prestation quasi mystique des trois sorcières de Kaelan Mikla, qu’on espère revoir bientôt en France.