Après le premier passage triomphal au Trianon le 24 avril 2014, le retour de Walk Off The Earth à l’Olympia ce mardi 13 octobre était très attendu. L’excitation est palpable dans la salle. L’artiste canadien pop folk Scott Helman a apparemment fait du bon travail en première partie car le public semble déjà très excité, et ce n’est pourtant qu’au tour de la seconde partie de monter sur scène…
Et c’est le trio français Lucie, Elisa et Juliette aka L.E.J qui nous fait grâce de sa présence. Les trois filles, qui ont envahi vos oreilles cet été avec leur medley “Summer 2015”, y remixant entre autres “Lean On” de Major Lazer avec “Uptown Funk” de Bruno Mars et “Laissez Passer” de Maître Gims, viennent mettre l’ambiance à grands coups d’archet et d’harmonies vocales surprenantes. Visiblement touchées par l’accueil que leur réserve l’assemblée parisiene, mais pas intimidées pour deux sous, elles nous servent la majeure partie des reprises entraînantes qu’elles ont créées et qu’on peut trouver sur YouTube. Incluant dans leur set leurs versions revisitées du “Happy” de Pharrell Williams ou encore “Can’t Hold Us” de Macklemore, elles laissent également une jolie part aux textes français avec “Seine-Saint-Denis”, le mash up de NTM et Grand Corps Malade, ainsi qu’un titre composé entièrement par leurs soins, “La Dalle”, qui joue intelligemment sur les mots pour créer un parallèle entre relations d’un soir et nourriture… Ca donne hâte d’en entendre plus de leur part. Pour une mise en bouche, c’était un show très réussi !
Mais le clou du spectacle, c’est évidemment WALK OFF THE EARTH. Les Canadiens, supposés être un quintette, ne sont jamais moins de sept musiciens à jouer, quand les membres de leur crew ne s’incrustent pas carrément pour en rajouter une couche avec des instruments supplémentaires. Ils se passent les guitares, les basses, les ukulélés, parfois même les percussions; Ils se promènent et changent de place aux micros; ils ajoutent une trompette par-ci, un tambourin par-là; bref, il y a toujours énormément de mouvement sur scène. On sent toutefois que le show est rôdé, car ce joyeux bazar reste très bien organisé. Tout le monde est toujours à sa place au moment de commencer une chanson, et l’auditoire n’a pas une seconde de répit. Même entre deux morceaux, la troupe encourage ses fans à reprendre en choeur le refrain de l’hymne “Sing It All Away”, chanson phare du dernier album éponyme. La soirée est régulièrement ponctuée de cette simple phrase, qui fait parfaitement écho à l’ambiance festive du show.
Entre deux singles tels que “Shake” et “Rule The World”, le combo se fend de reprises (“Material Girl” de Madonna, “Little Boxes” de Malvina Reynolds) qui montrent toute l’étendue de leur talent; mais c’est aussi pour eux l’occasion de s’approprier la partie de la salle qui les connait parfois plus pour leurs vidéos YouTube que pour leurs albums. Leur ré-interprétation de “Can’t Feel My Face” de The Weeknd, sur le même harpejji et accompagné de Scott Helman comme dans leur vidéo, est particulièrement bien accueillie. La formation s’autorise également quelques surprises, et laisse même parfois complètement place à l’improvisation : le public parisien se voit ainsi offrir une interprétation de “Les Champs-Elysées” en français dans le texte par un groupe qui s’amuse définitivement beaucoup ce soir.
On en oublierai presque que le temps passe; pourtant, près d’une heure et demie de spectacle plus tard, la bande s’octroie une petite pause, avant de revenir pour un rappel comparable à un bouquet final de feu d’artifices. Le single “Red Hands” est suivi d’un medley mêlant l’immanquable “Somebody That I Used To Know” de Gotye à “Wake Me Up” d’Avicii ou encore “Wrecking Ball” de Miley Cyrus, le tout joué sur une seule guitare par les cinq musiciens. Puis on se quitte sur “Summer Vibe”, qui conclut le concert avec un lâché de ballons accompagné de fumée, de confettis, et de fans et familles qui débarquent sur scène.
Ce qui marque les esprits dans la prestation de Walk Off The Earth, c’est l’énergie et le coeur que les musiciens mettent à l’ouvrage. Le combo prend clairement autant de plaisir à jouer qu’il n’en donne, et le live est une vraie fête, du genre qui vous colle un sourire aux lèvres et vous remplit de bonne humeur. Et c’est avec le fameux “Sing it all away, sing it all away my darlings” bien coincé dans la tête qu’on rentrera finalement chez nous ce soir-là.