Pour la troisième fois, et la deuxième fois cette année, c’est le retour du super groupe de l’ex-Guns N’ Roses Duff McKagan qui débarque dans la capitale, et part à l’abordage de la péniche Petit Bain. Le concert annoncé un peu à la dernière minute n’est pas complet, mais semble attirer un nouveau public, moins curieux et plus amateur de la musique des Walking Papers.
A 19h45 démarre DEVIL NAMED JONES, un quatuor en provenance de Berlin très “auberge espagnole” : le chanteur est un grand suédois chauve et le batteur vient de chez nous. Leur blues rock, moelleux mais électrique, est survolé d’une voix assez comparable à celle de Michael Hutchence (INXS), mais avec des intonations moins appuyées. Tour à tour au clavier ou à la guitare additionnelle, le frontman et sa bande déroulent leur set un brin pépère pendant quarante minutes.
20h45 : voici la dorénavant habituelle musique d’intro “western” sur laquelle entrent les quatre musiciens de WALKING PAPERS. Cuir sans manche sur muscles apparents pour Duff, barbe (qui le rajeunit !) pour Barrett Martin, mèches mouillées pour Benjamin Anderson, chapeau comme d’habitude pour Jeff Angell. Et ça démarre fort avec “Red Envelopes” sur laquelle Duff fait les chœurs sur le micro de Jeff Angell. A l’arrière, une série de vieux amplis Fender donne une patine 70’s, en particulier grâce au son aiguë du clavier. Plus rauque et rock que les deux dernières fois, ils enchainent avec un plaisir communicatif leurs titres les plus punchy. Prenant tour à tour l’initiative de faire participer les fans, en les incitants à claquer des mains ou des doigts, les musiciens semblent s’amuser. Jeff rugit et danse souplement, tandis que Duff taquine du photographe massé sur la gauche. Après ce départ sur les chapeaux de roue, le groupe marque une pause pendant laquelle le batteur passe le message à propos d’une dédicace à la fin du show. Il reprend avec le rythme de “Leave Me In The Dark” frappé comme d’habitude directement avec les mains sur les cymbales. Arrive l’intro au clavier de l’hypnotique “Red And White”, titre sur lequel Jeff Angell traverse la salle de sa démarche chaloupée. Voilà qu’ils annoncent un nouveau morceau aux notes de clavier acidulées, puis font venir sous des “happy birthday to you” leur tour manager sur la scène à l’occasion de ses 27 ans (âge charnière s’il en est). Après le (très beau) slow-qui-tue nommé “The Butcher”, c’est au tour de la basse lourde et du clavier cristallin de “Already Dead” de prendre le relais. Le public reprend en chœur le refrain, et malgré quelques tee-shirts Guns éparpillés dans la salle, il semblerait que la sauce Walking Papers commence à prendre. C’est terminé, distribution de médiators par Duff après une heure vingt d’un concert solide.
Pas de rappel, mais une séance de dédicaces et photos particulièrement sympathique des quatre fantastiques. Pour leur troisième venue, il semblerait qu’il soit moins question pour le public de venir voir la “bête de foire McKagan”, mais plutôt de venir écouter le nouveau combo de Seattle. En attestent les paroles reprises en chœur de ci de là, et la minorité de disques des Guns à la dédicace finale.
Setlist :
Red Envelopes
Climber
Your Secret’s Safe With Me
Independence Day
Leave Me in The Dark
King Hooker
Red and White
Capital T
Two Tickets And A Room
I’ll Stick Around
Afro Beat
This Town
The Butcher
Already Dead
The Whole World’s Watching