Waterparks occupe La Maroquinerie, quatre ans après son dernier concert parisien, accompagné de Bad Suns et Phem.
Phem
C’est le groupe PHEM qui a la lourde tâche d’ouvrir les hostilités de la soirée. Lourde tâche rendue plutôt facile grâce aux très nombreuses et nombreux fans de la formation dans la salle. Les paroles sont reprises en chœur par une grande partie du public. L’interaction avec le public, au départ froide, se réchauffe au fur et à mesure du set. Les natifs de Los Angeles expriment avec vigueur et ambition leur pop rock rythmé, tournant autour des thèmes de la recherche de soi, la fluidité sexuelle, ou encore le simple fait de faire la fête sans prise de tête.
Charismatiques et habités, les musiciens nous proposent un set restreint d’une petite demi-heure tout en puissance et avec un son particulièrement soigné. Nous prendrons du plaisir à les revoir sur une plus grande scène.
Bad Suns
Tout aussi attendus que Phem et eux aussi natifs de Los Angeles, BAD SUNS et leur rock californien ensoleillé foulent la scène étroite de La Maroquinerie sur les coups de 20h. Beaucoup plus dans la communication et dans l’interaction avec l’auditoire (quoique manquant un peu de naturel par instants), les Américains déroulent sans aucun accroc leur setlist et le punk rock accrocheur très efficace. L’audience est très réceptive et quelques groupes épars de fans reprennent même en choeur les paroles des titres les plus connus. Grâce au frontman Christo Bowman, tout en sourire et en charisme étincelant, les spectateurs sont vite sous le charme du groupe. Les musiciens sont bons, le son également. Que demander de plus ?
Waterparks
C’est à 21h que WATERPARKS foule enfin la petite scène de La Maroquinerie sous les cris suraigus des spectateurs. Déroulant la même setlist que celle entamée sur la tournée européenne, les Américains démarrent en fanfare avec “Stupid For You”. Il semble que les quatre ans d’attente depuis le dernier concert au Nouveau Casino a permis au trio de développer une fanbase solide et enthousiaste. Le chouchou de la presse pop rock internationale nous montre en tout cas ce soir qu’il a bien sa place sur la scène rock mondiale.
Awsten Knight et ses cheveux rouges délavés prend la lumière et quasiment tout l’espace sur la scène étroite. Charismatique et sympathique, il dialogue énormément avec l’assemblée. Presque chaque morceau est ponctué d’une petite intervention du chanteur : demande en mariage fantaisiste, guirlande lumineuse passée autour du cou, un “Joyeux anniversaire” entonné trois fois (!!!) pour trois personnes différentes. Le show est autant dans les chansons que dans les petites interactions et la proximité qu’arrive à créer le groupe avec son public.
Côté musique c’est solide : les musiciens sont impeccables, le son est très bon et les tubes s’enchaînent avec peu de temps mort. Par contre, l’omniprésence des samples qui avait été notée lors du dernier concert du groupe est toujours là, la faute à beaucoup de bandes utilisées sur le dernier album en date.
En toute bonne humeur et décontraction
Awsten Knight n’a même pas besoin d’inciter les gens à sauter ou à chanter : à part leur demander de chanter plus fort, les fans aux cheveux de toutes les couleurs le font d’eux mêmes dans la bonne humeur.
L’album FANDOM (2019) est bien représenté avec huit chansons interprétées mais les Américains n’oublient pas pour autant Greatest Hits (2021) et ses bombes comme “Fuzzy”, ou encore “Double Dare”. Pour les non connaisseurs de Waterparks, cette setlist a l’atout de balayer la quasi totalité de la discographie du trio.
Soulignons les quelques jolis moments de la soirée : “Snow Globe” et son interprétation touchante, “Telephone” et le plaisir visible que ressent le groupe suite à l’ajout de ce titre à la série Heartstopper de Netflix, ou encore les longs intermèdes de discussion entre le groupe et les fans les plus hardis. Le clou de la soirée étant le gros câlin d’un fan à Awsten, ponctué d’un bisou sur la joue !
La bonne humeur et toutes les bonnes choses ont une fin, et les titres “Lowkey As Hell”, “Violet!” et “Numb” (une petite bombe) nous dirigent doucement vers la fin d’un show d’un peu plus d’une heure. Lorsque les lumières se rallument et que les corps se décollent les uns des autres après “Turbulent”, nous avons le sentiment d’avoir pu profiter d’un excellent concert qui aurait mérité d’être un peu plus long. Mais dans tous les cas, chaque fan est sorti avec le sourire aux lèvres, tout comme Waterparks quittant la scène sous les cris de la fosse.
