Après avoir sillonné les Etats-Unis pour la sortie du nouvel album “Helter Seltzer”, les New-Yorkais de We Are Scientists étaient de retour en Europe pour une petite tournée comme tout le monde les aime. Et quoi de mieux comme première étape de ce voyage qu’une petite date dans notre belle capitale française, à la rencontre d’un public familier et fidèle ? Paradoxalement à cela, c’est dans l’une des plus petites salles parisiennes que le trio nous donne rendez-vous, à savoir Le Pop Up Du Label, à milles lieux du Petit Bain, de La Flèche d’Or et de La Maroquinerie que le groupe avait précédemment investi.
Comme à son habitude, la salle du 14 rue Abel ouvre tardivement ses portes – aux environs de 20h -, obligeant l’audience à attendre patiemment dehors ou au bar à l’étage. Et lorsque l’accès finit par être accessible, l’attente sera à l’intérieur encore une fois de rigueur puisque ce soir, pas de première partie à proprement parlé, mais un DJ set passif et réducteur. Afin de faire patienter les gens avant l’arrivée de la tête d’affiche, l’homme tente tant bien que mal d’amuser la galerie à l’aide de tubes en tout genre, face à une fosse disparate et souvent inattentive. Loin du show de DJ Pone en première partie de Stuck In The Sound, la performance de ce début de soirée est sans réelle originalité, ni excentricité, tandis qu’il existe un bon nombre de petits groupes français qui auraient tout donné pour être de la partie ce soir. Dommage !
Au final, c’est vers 21h50 que le trio américain finit par pointer le bout de son nez et que le divertissement musical commence réellement. Il faut dire que les camarades étaient auparavant eux-aussi au bar de l’étage, en train de discuter avec les différents fans de tout et de rien et de profiter des mets et des spécialités françaises. Tel un aimant, le groupe WE ARE SCIENTISTS attire dès son arrivée sur scène la foule vers lui, cette dernière formant une véritable masse humaine autour de la petite estrade du Pop Up Du Label. Il est clair que l’agencement de ce lieu parisien n’est pas forcément optimal lorsque le monde est de la partie, mais on ne peut lui ôter son côté convivial et bienveillant. Le combo, quant à lui, est loin d’avoir pris la grosse tête et de dégager une attitude déplacé envers son auditoire, malgré plus de seize ans de carrière dans la domaine de la musique, dont une expérience en major et de nombreux tubes. Bien au contraire, l’heure est à l’amusement général, à la présentation de nouveaux titres et au divertissement sans prise de tête, tel un homeshow privé où tout le monde se connait, se côtoie et rigole ensemble.
Tandis que We Are Scientists tourne de façon intensive depuis des années et a, par conséquent, dû tirer une leçon de ses différentes virées dans le monde, il semblerait que la formation n’ait pas à proprement parlé de show concis et carré, si l’on se fie à la setlist du chanteur écrite à la main sur une banale feuille pliée en deux. Une banalité qui n’influence en rien sur le contenu de qualité du concert, comme le montrent les versions live de “Nice Guys”, “The Great Escape”, “I Don’t Bite”, “After Hours” et des plus récents “Buckle”, “Too Late” et autre “Classic Love” issus de “Helter Seltzer“. Que les morceaux soient anciens ou nouveaux, le trio s’en sort à chaque fois humblement et dans son plus simple appareil, avec une juste voix de Keith Murray (chant/guitare) vibrante et pleine de tact. Sans folie particulière, la formation divertit et se divertit à l’aide de mini sketchs assez drôles, entre effets de micro démoniaques et blagues sur notre (belle) culture française. Le frontman finira même par venir chanter “Textbook” dans la fosse, avec le chapeau d’une personne de l’assemblée. Le message est donc clair : pas la peine de faire les choses en grand lorsque la spontanéité et la bonne humeur font affaire. Enfin, c’est avec un sourire constant que We Are Scientists disparaîtra de la scène, après une performance riche en riffs détonants et en choeurs jouissifs, sous des applaudissements étouffés mais mérités.
Malgré sa venue dans une salle plus petite que précédemment (et c’est d’ailleurs bien dommage), le trio new-yorkais nous a une nouvelle fois prouvé son utilité et son talent, en plus du rendu live de ses nouvelles compositions tubesques à souhait. Après une telle soirée chaleureuse sous le signe de l’alternative rock, difficile de penser que We Are Scientists ne reviendra pas nous rendre visite prochainement, pour remettre ça encore une fois !