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WE LOVE GREEN 2016 – Jour 2 (05/06/16)

Pour la première fois, RockUrLife a pu se rendre au festival We Love Green, mêlant musique et écologie aux abords de Paris. Nous avons donc bravé les intempéries pour découvrir cet univers le temps d’une journée.

C’est donc dans un Bois De Vincennes devenu un marécage boueux que nous nous aventurons dimanche 5 juin, pour la deuxième journée de ce WLG. Nous avons apparemment échappé au pire la veille, mais le site est très marécageux. Peu importe, ce n’est pas un peu de terre qui va nous décourager (les festivaliers non plus, d’ailleurs), et nous partons vite à la découverte du festival.

 

 

Sur un site assez grand sont réparties non seulement quatre scènes, mais aussi de nombreux stands de nourriture, ventes diverses, ou encore des espaces de sensibilisations et/ou de conférences autour de l’écologie. L’ambiance est très conviviale, et les festivaliers profitent tant des concerts que des différentes installations.

 

 

SUPERPOZE (La Clairière) – Nous entamons notre série de concerts en compagnie d’un des génies de la scène électro française. Après un petit retard vient le moment de profiter d’un excellent set de Superpoze, très avenant, et maîtrisant à la perfection son art, seul sur scène. On vous conseille vivement de vous pencher sur la musique mélodique, voire presque symphonique du jeune DJ, même en studio.

 

 

THE LIMIÑANAS & PASCAL COMELADE (La Prairie) – Le retard du concert précédent nous fait arriver juste à temps pour profiter de la fin du set des Limiñanas. Difficile de juger la performance scénique de loin, mais l’on reconnaît aisément le talent dans l’interprétation des morceaux. Mention spéciale à la sonorisation, potable même à une certaine distance, c’est assez rare pour le souligner.

 

 

FAT WHITE FAMILY (La Prairie) – On reste sur la scène principale pour l’une des révélations live de ces dernières années, à savoir le punk psyché de Fat White Family. Et il suffit de quelques minutes pour comprendre pourquoi on en a tant entendu parler. Le groupe, et en particulier son chanteur Lias, est déchaîné. Les morceaux sont vingt fois plus énergiques sur scène, et le spectacle est complètement déjanté. Clopes, bières, chanteur en caleçon… Non, vraiment, c’est à voir.

 

 

SAVAGES (La Prairie) – Autre révélation scénique, les Anglaises de Savages, qui amènent avec elles les premiers rayons de soleil de la journée. Cette fois encore, une énergie incroyable se dégage de la scène et, fidèle à sa réputation, la frontwoman Jehnny Beth nous gratifie de nombreuses descentes dans la fosse accompagnées de slams. Et grands Dieux, quelle voix ! La technique, de manière générale, est absolument sans faute pour chacune des musiciennes. Le public est donc évidemment convaincu (comment ne pas l’être ?).

 

 

JAMES BLAKE (La Prairie) – Moment d’accalmie avec le set carré mais assez linéaire de James Blake. Si techniquement et vocalement, on ne peut rien reprocher à la prestation, on regrette le peu d’âme du spectacle, qu’on aurait attendu un poil plus émotionnel. Peu de mouvement sur scène, et des titres assez similaires les une aux autres, c’est un peu dommage. Mais Blake est humble et souriant, c’est toujours ça de pris.

 

 

SON LITTLE (Think Tank) – Léger détour par la plus petite scène du festival pour le concert intimiste de Son Little. Le bluesman californien nous ravit avec sa magnifique voix et des solos de guitare endiablés, sublimés à grands coups de wah-wah comme on les aime. La sonorisation n’est pas terrible, malheureusement, mais les guitares hurlantes font leur petit effet malgré tout.

 

 

AIR (La Prairie) – Retour sur la scène principale pour l’un des sets les plus attendus de la journée, celui du duo français Air. Accompagnés de leurs musiciens scéniques pour ce premier concert depuis sept ans, Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin entrent en scène tout de blanc vêtus, au milieu d’un décor futuriste à base de grands miroirs en fond de scène. Les spectateurs sont venus en masse pour les applaudir, et ça valait le coup. Beau son, belles lumières, belle technique en général. Bien évidemment, la voix est superbe, et l’on prend grand plaisir à voir ou revoir les plus grands succès du duo, de “Kelly Watch The Stars” à “Cherry Blossom Girl” en passant par “Sexy Boy” en live que l’on retrouve dans l’anthologie “Twentyears”.

 

 

 

PJ HARVEY (La Prairie) – On achève la journée avec la principale tête d’affiche du festival, la talentueuse PJ Harvey. Le set démarre avec quinze minutes de retard, sans la moindre explication, mais rien qui ne semble décourager les fans. L’Anglaise entre finalement en scène, accompagnée de ses musiciens, sur une intro grandiose à base de saxophones et de grosses percussions. Les artistes marchent les uns derrière les autres, solennellement, comme un genre de fanfare macabre. Et toute cette mise en scène fait son effet. Le premier titre en question est “Chain Of Keys”, extrait de son nouvel album “The Hope Six Demolition Project“, sorti en janvier dernier. La setlist fera bien sûr la part belle à ce nouveau disque.

 

 

En terme de technique et de jeu de scène, la maîtrise est impressionnante. On aurait aimé un peu plus de chaleur de la part de l’artiste, cependant, qui n’a pas eu un mot pour l’assemblée, à peine un vague sourire. La froideur faisait visiblement partie de la théâtralité du spectacle, mais a un peu bloqué la communion avec l’audience. A revoir en salle, bien volontiers.

 

 

Malgré des conditions météorologiques exceptionnelles (un comble pour un éco festival !), cette cinquième édition de We Love Green, qui aurait pu s’appeler “We Love Mud”, a tout de même connu une affluence record (26 000 festivaliers le samedi / 21 000 festivaliers le dimanche). Soit une hausse de 40%.

Pour sa première au Bois De Vincennes, le festival s’est donc adapté à son nouveau site, non sans certaines difficultés (logistiques, météorologiques, techniques etc) et a même failli ne pas avoir lieu à cause de la pluie et de la boue. Espérons que 2017 sera de meilleur augure !