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WHILE SHE SLEEPS @ Bataclan (27/09/23)

Après des passages remarqués dans la capitale en tant que première partie, While She Sleeps fait enfin l’honneur d’une date en tête d’affiche à son public parisien. C’est dans un Bataclan aux airs de cocotte-minute que les hostilités ont pris place. Mouillage de nuque recommandé.

Polaris

Le premier groupe à s’avancer sur scène à tout juste 19h, POLARIS met d’emblée les choses au clair. Son job est uniquement de chauffer le Bataclan pour l’arrivée du headliner. Le contrat est rempli dès les premières minutes du set. La fosse est comme montée sur ressorts, à en faire trembler les planches de la salle. Les premiers, énormes, moshpits n’attendent pas bien longtemps pour se lancer. On déplore cela dit quelques spectateurs zélés qui s’y lancent coudes et pieds en premier, tels des toupies Beyblade.

Au final, que demander de plus ? Peut-être un son de meilleure qualité, car la prestation du groupe est en partie noyée par la batterie mixée trop fort. Les guitares et surtout le chant de Jaime Hails ne ressortent pas assez. Dommage pour un quintette aux sonorités aussi intéressantes en studio. Heureusement, le son semble s’améliorer aux alentours de la fin du set, ce qui semble augurer de bonnes choses pour la suite.

Bury Tomorrow

Les hostilités reprennent très vite avec les compatriotes britanniques de la tête d’affiche, BURY TOMORROW. Cette fois, le son est nettement meilleur, jusqu’à la fin du set. C’est avec une incroyable énergie que le groupe déroule ses morceaux. Le public le lui rend bien : le plat de résistance n’est pas encore arrivé que la fosse donne tout ce qu’elle a. Des moshpits et circle pits à gogo.

La température monte, l’atmosphère au sein de la salle commence à devenir poisseuse, moite. On n’ose imaginer à quoi cela ressemblera par la suite. Pour l’instant, les compères de Bury Tomorrow continuent de chauffer l’auditoire avec ses morceaux fédérateurs et sulfureux.

Le Bataclan ne s’endort pas

Le rideau rouge du Bataclan masque la scène pendant que les roadies de la formation s’affairent à préparer la scène. Dans le même temps, des tubes comme “Numb”, “Chop Suey!”, “Misery Business” ou encore “The Kid Ain’t Alright” continuent de mettre la foule dans les meilleures conditions. Au vu des premières parties, on ne pouvait pas s’attendre à une baisse de régime de la part de l’assemblée. Au contraire.

Ainsi, lorsque WHILE SHE SLEEPS arrive enfin sur scène, c’est avec l’énergie et la ferveur d’un stade entier que le Bataclan l’accueille. L’entame se fait avec un “SLEEPS SOCIETY” survolté. Les moshpits se font plus rares mais la ferveur est là. C’est quasiment toute la fosse qui saute telle une marée haute lorsque les premières notes des chansons se font entendre. Les Anglais enchaînent avec un double uppercut “YOU ARE ALL YOU NEED” et “THE GUILTY PARTY” très efficaces.

Côté groupe étonnamment, le frontman Lawrence Taylor semble un peu diminué. Peut-être la chaleur épuisante de la salle. En tout cas, le chanteur passe beaucoup de temps accroupi sur les escaliers menant aux étages de la scène ou tout simplement allongé au beau milieu de ses collègues. On peut cependant attribuer ce dernier point à une mise en scène emo. Quoiqu’il en soit, la prestation laisse un poil sceptique. D’autant que son chant ressort assez mal par rapport au reste du groupe. Problème de son ou fatigue, ou bien les deux ? On ne saura pas, mais petite déception à ce niveau-là. Même si l’audience ne boude pas le show et continue à hurler, sauter ou se fracasser les uns les autres dans la joie et la bonne humeur.

Chaleur étouffante

Ce que l’on pressentait pendant Polaris puis Bury Tomorrow se réalise bien. À peine quelques chansons jouées et le Bataclan devient une fournaise. Même dans les couloirs aux abords des gradins et à l’arrière de la salle, il est apparemment impossible d’avoir un peu d’air pour respirer ou même se rafraîchir un peu. Plus cocasse encore, les murs mêmes de la salle, notamment les couloirs, finissent le concert aussi moites et mouillés que les spectateurs ce soir. Il ne serait pas étonnant d’apprendre que des malaises ont lieu pendant la soirée.

En un peu plus d’une heure et demie de show, While She Sleeps aura malgré tout présenté un show/chaud solide. Étonnamment, en dehors du récent single “SOFT HELL”, pas de titres provenant du prochain album à l’horizon. En revanche, WSS fait la part belle à son dernier disque en date, SLEEPS SOCIETY (2021) avec un total de sept morceaux joués. La formation n’oublie pas, heureusement, ses plus vieux albums, comme Brainwashed (2015), This Is The Six (2012) mais surtout l’immense You Are We (2017).

La soirée se conclut chaudement avec un rappel abrasif, dont le dément “ANTI-SOCIAL”, que la foule réclamait déjà en début de set. Autant dire que personne n’a boudé son plaisir sur ce final… sportif.

While She Sleeps Setlist Le Bataclan, Paris, France 2023
Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?