While She Sleeps aime décidément démarrer son année sur les routes. Les Anglais sont à Paris et les salles dans lesquelles ils jouent sont de plus en plus imposantes. Étonnant ? Pas vraiment.
La tournée européenne démarre ce soir au Cabaret Sauvage. L’occasion parfaite pour beaucoup de découvrir la salle rénovée, sacrée réussite ! Le trafic RATP est ce qu’il est mais les fans sont déjà bien présents pour accueillir VEIN. Originaire de Boston, le groupe fait une entrée fracassante. Anthony DiDio (chant) s’en donne à cœur joie tout comme son comparse Jon Lhaubouet (basse), incontrôlable malgré le peu de place dont ils disposent. Durant une vingtaine de minutes, hardcore, nu metal et metalcore s’associent subtilement pour proposer une musique propre à Vein.
L’audience est partagée entre plaisir et découverte, mais l’équilibre est trouvé. Véritable révélation depuis la sortie de leur premier album “Errorzone” (2018), les Américains font peu à peu parler d’eux en Europe et surtout outre-Manche. Ça démarre fort.
Un seul être vous manque…
Avec vingt-deux ans de carrière, difficile de passer à côté des Américains d’EVERY TIME I DIE. Alors que leur entrée en studio est prévue suite à cette tournée, on note d’emblée l’absence de Andrew Williams (guitare). Celui-ci a rejoint l’AEW -une ligue de catch américaine- dont la tête de gondole est Chris Jericho (Fozzy). Curieux choix que de laisser ses comparses à quatre… Leur hardcore dans la veine de Converge, avec des pointes de mathcore et de metalcore, trouve écho. D’ailleurs les nombreux T-shirts “Jane Doe” dans la salle n’y trompent pas.
“New Junk Aesthetic”, qui fêtait ses dix ans l’année dernière, est plutôt bien représenté au fil du set. Keith Buckley (chant) traduit, lui, dans sa voix un sentiment d’urgence et de malaise, peut-être de manière trop insistante. Il en ressort un côté sauvage, brut, qui demanderait un peu plus de maîtrise parfois. La formation exprime sa brutalité avec un engagement certain mais les riffs sont moins prenants avec un seul guitariste présent. Le public est, malgré tout, bien déchaîné devant. Le reste respire et attend la tête d’affiche avec envie. Le successeur de “Low Teens” (2016) est fermement attendu. Encore un peu de patience donc.
SO WHAT?
Retourner La Maroquinerie ? Annihiler le Trabendo en février 2019 ? Check. WHILE SHE SLEEPS s’attaque à la plus féline -miaou- des salles parisiennes avec le Cabaret Sauvage. Et c’est complet une fois de plus ! Côté actualité, les Anglais ont sorti, en mars dernier, leur quatrième album “SO WHAT?” (2019) avec des retours globalement très positifs. Un événement à ne pas manquer donc ?
Le visuel se veut sobre. Outre les panneaux dévoilant “SLEEPS” en fond, le principal élément est la batterie d’Adam Savage (parfait nom pour pareille salle). Ne manque plus que les cinq protagonistes. Sans surprise, c’est une hystérie collective qui les accueille et “ANTI-SOCIAL” / “I’VE SEEN IT ALL” lancent les hostilités. Ne manquait que cette mèche pour enflammer définitivement la soirée et cet enchaînement est d’une solide efficacité.
WSS interprète six titres issus du nouveau disque, laissant malheureusement le morceau éponyme sur le carreau, dommage. Un choix vite oublié avec l’intégration du dernier single. “FAKERS PLAGUE”, dévoilé le mois dernier, qui est dans la lignée de l’album. Grosse énergie, énorme rage, les fans valident.
Aaran, Sean, Adam, Mat et Loz n’oublient évidemment pas leurs précédentes réalisations et surtout “You Are We” (2017) ou encore “Brainwashed” (2015) dont est issu “Trophies Of Violence” qui permet de retrouver un semblant de répit après un début tonitruant.
We’re living in a world too vicious to love
La dynamique est bien pensée et l’évolution entre les trois premiers albums et le dernier sorti, est palpable. L’accent est davantage mis sur les mélodies et la guitare lead prend vraiment plus d’importance. Côté voix également, Monsieur Taylor propose une technique autre. Ceci dit, sur scène, celui-ci passe beaucoup trop de temps à genou, de dos ou encore de biais. Curieux et frustrant, encore plus lorsque celui-ci passe outre les spots et devient ombre. Les débuts live de “INSPIRE” ou “SET YOU FREE” nous font rapidement oublier ces petits détails.
“THE GUILTY PARTY” et “Hurricane” ne sont que rapide aux revoirs avant d’attaquer le rappel. L’occasion parfaite pour Loz de faire chanter la foule et de temporiser quelque peu avec une atmosphère certes lourde, mais relativement solennelle.
Ce soir, exit la frustration du Trabendo et de son heure de set. Le rappel se déguste tel un magnifique dessert. “Haunt Me” prépare l’assaut final avec “Silence Speaks” sans Oli Sykes à l’horizon et l’immanquable “You Are We”. Bim bam boom, c’est fini. Une fois de plus, les Anglais montent en grade.
Tandis que “Jump” de Van Halen accompagne les fans vers le merch et la sortie, de larges sourires s’affichent sur les visages. La soirée fut une réussite et, une fois encore, While She Sleeps signe une victoire par K.O. ! Rendez-vous en juin !