Après leur passage au Trianon en 2013, les Anglais de White Lies font leur retour dans la capitale. Nouvelle salle et nouvel album : la formation vient cette fois-ci fouler les planches du Trabendo pour défendre son quatrième opus, intitulé “Friends”.
20h, plongée dans le noir. Les conversations multiples comblant l’attente laissent place à des acclamations de l’audience, saluant l’arrivée du groupe assurant la première partie, THE RAMONA FLOWERS. La bande, originaire d’Angleterre, vient défendre ici son nouvel album intitulé “Part Time Spies”, sorti très fraîchement courant septembre. Si la salle n’est pas sold out, le public présent se montre pourtant attentif, réceptif, encourageant; inconnue pour la majeure partie de l’auditorium, la formation offre un set assez bien calibré, vaguant entre diverses dynamiques, tantôt lente et mélodieuse, tantôt pétillante et d’envergure. Le frontman saura dompter sa large palette vocale pour un résultat carré et se montrera, sur scène, tantôt statique, tantôt mobile au gré des titres. Si le feeling général est bon, force est de constater que le set proposé n’a rien d’extraordinaire, mais le groupe possède assez de potentiel pour faire malgré tout bonne impression, notamment grâce à ses chansons plus rythmées telles que “Run Like Lola”. Une demi-heure de musique et The Ramona Flowers s’éclipse des projecteurs, laissant derrière lui une assemblée plutôt satisfaite.
21h. Les lumières s’éteignent et la playlist diffusée en bruit de fond cesse, instantanément remplacée par les acclamations de la foule. Les membres de WHITE LIES font alors leur apparition, sortant un par un des abysses de l’arrière-scène et prenant possession du lieu. Les instruments résonnent et la soirée débute sur les notes de “Take It Out On Me”, titre extrait du nouvel album paru une semaine au préalable. La fraîcheur du single ne semble pourtant pas refroidir l’auditoire parisien, qui s’avère avoir déjà eu le temps de se familiariser avec les nouvelles pistes (“Hold Back Our Love”, “Is My Love Enough” etc). La glace étant désormais brisée, le combo, qui proposera une setlist regroupant des extraits de l’intégralité de sa discographie, enchaîne avec “There Goes Our Love Again”, tiré du troisième album “Big TV” (2013), dont le refrain, rythmant les corps serrés de la fosse, sera repris d’une voix. Mais l’ambiance monte très clairement d’un cran à l’indice donné par le frontman Harry McVeigh, “This is a song you might know” : trois coups de batterie furtifs, suivis des quelques mots “He said to lose my life or lose my love…”, provoquent l’engouement général, le public comprenant très vite que le morceau à venir n’est autre que le tube “To Lose My Life”.
Si les spectateurs se défoulent, les membres de White Lies, eux, jouent la carte de la discrétion sur scène, en cohésion avec l’univers sombre de leur musique. Après la frénésie causée par le single ayant offert aux Anglais la première position des charts UK à sa sortie en 2009, la bande, communiquant brièvement avec la foule entre les chansons, a à peine le temps de réinstaurer le calme au son de “Getting Even” que le combo “Unfinished Business” et “The Price Of Love” (pas joué depuis six ans) viendra bousculer la dynamique, “Farewell To The Fairground” venant couronner le tout. La voix gutturale du chanteur, sombre et profonde, semble porter en elle-seule le charisme nécessaire à ce que l’ambiance prenne son envol. “E.S.T”, dont l’atmosphère solennelle est rythmée par les notes graves et froides d’Harry McVeigh, en est l’exemple type.
Mais le temps s’écoule plus vite qu’il n’y parait lorsque l’on passe un agréable moment, et vient déjà la fin du set. Une dernière touche pop avec la nouvelle “Don’t Wanna Feel It All” puis retour aux sources aux notes de “Death”, avant que la bande ne quitte la scène sous les louanges du Trabendo, réclamant avec ferveur une suite. Quelques longues minutes de -faux- suspens plus tard, les Britanniques refont surface pour un dernier round, placé sous les auspices des hits. “Big TV” ouvre ce rappel de son alliance entre rythme poppy et ambiance brumeuse efficaces, suivie par les beats légers de “Come On” et clôturé de main de maître par l’imposante “Bigger Than Us”, sonnant le glas de cette soirée sans déception.
Retour en force pour White Lies, poursuivant son évolution musicale avec brio, toujours en finesse. Si la salle n’était pas entièrement remplie, elle n’en était pas moins motivée : pas de chaos ni de grand moments passionnels dans la foule, mais en somme une bonne ambiance générale rythmée par le son charismatique de la formation, désormais bien rodée.
Setlist :
Take It Out On Me
There Goes Our Love Again
To Lose My Life
Hold Back Your Love
Getting Even
Unfinished Business
The Price Of Love
Of Love
Farewell To The Fairground
Morning In LA
Is My Love Enough
E.S.T
Summer Didn’t Change A Thing
From The Stars
Don’t Wanna Feel It All
Death
—-
Big TV
Come On
Bigger Than Us