Le dernier passage de White Lies en France remonte à 2016. Avec un nouvel album sous le bras, le trio (quintette pour la scène) revenait à Paris pour nous faire danser sur sa new wave saupoudrée de rock et de pop.
Et c’est avec le groupe canadien BONIFACE dans ses valises que White Lies est venu ce soir. Un jeune homme au pull gris et à l’air sage monte sur scène à 19h45 tapantes. C’est parti pour un set qui va durer trente minutes pile. Avec une gestuelle parfois mécanique et rappelant vaguement Ian Curtis, Boniface propose un son pop très influencé par la new wave, poétique et doux. Micah Visser semble sincèrement heureux d’être là ce soir. Il est souriant et prend visiblement beaucoup de plaisir à nous faire découvrir ses titres.
Malgré quelques tentatives timides et polies (la politesse canadienne) pour faire naître un peu d’ambiance, le public met du temps à se réveiller. Pendant “Wake Me Back Up”, quelques cris et applaudissements se font enfin entendre. Dommage qu’il ne reste que trois chansons au groupe ! Le set se clôt sur des applaudissements plus nourris. L’ambiance est certes chaleureuse et accueillante mais cela ne décolle pas, la faute au son (trop?) proche de White Lies. En moins bien diront les mauvaises langues.
Le set de WHITE LIES était prévu pour débuter à 20h45. 20h55, le groupe se présente enfin sur scène tels les messies de la new wave britannique. Les applaudissements et les cris retentissent alors même que les premières notes de “Time To Give” résonnent dans la salle bondée du Trabendo.
Le placement sur scène nous laisse songeur : la batterie est surélevée au milieu, la basse tout à droite et le chanteur est caché pendant une bonne partie du concert par le poteau tout à gauche de la scène. Dommage pour les spectateurs les plus excentrés de la scène qui pourront peu profiter de la vision de Harry McVeigh, car il se déplacera assez peu pendant le set.
Le Trabendo bénéficie pour une fois d’une mise en scène lumière magnifique : le mur de projecteurs derrière les musiciens permet d’infuser des ambiances à chaque morceau. Plutôt arc en ciel sur l’électro/pop sucrée “Tokyo” ou stroboscopique et épileptique sur “Kick Me”. Les lumières bleues braquées sur les visages des musiciens quant à elles nous rappellent la froideur de la new wave. Cela renforce l’idée d’une mise en scène glacée, contrebalancée par la puissance de la musique et l’amabilité sans chichi ni superflu des musiciens.
Car ceux qui critiquent la froideur de la new wave seront déçus ce soir : chaque morceau prend vie, chaleur et corps sous le jeu de la formation et la voix chaude d’Harry McVeigh.
Les rejetons de Joy Division et Depeche Mode enchaînent les tubes toute la soirée, l’assemblée se montrant plus démonstratif sur les anciens morceaux que ceux issus du dernier opus “FIVE“. “Kick Me” ou “Jo?” suscitent moins d’enthousiasme que les tubes “Big TV” ou “Death”. L’auditoire ne s’est pas trompé et a donc jugé ce nouvel album comme peu renversant. “Hold Back Your Love” met tout le monde d’accord et l’enchaînement “Tokyo” / “To Lose My Life” fait hurler de bonheur les fans venus nombreux ce soir.
A peine le temps pour le quintette de sortir de scène pour préparer le rappel qu’Harry McVeigh revient seul pour interpréter aux claviers “Change”. Le groupe fait son retour pour les dernières chansons, “Fire And Wings” et “Bigger Than Us”, achevant de faire chanter l’intégralité du Trabendo. Un salut de tout le groupe clôture cette soirée riche en musique et en bons moments.
Les fils spirituels de New Order à la sensibilité d’Echo & The Bunnymen ont joué en terrain conquis ce soir. Dommage que les musiciens soient si peu bavards, on aurait aimé avoir plus d’interaction. Malgré la fraîcheur de la nuit, ils auront au moins eu le plaisir de nous réchauffer avec leur musique électronique pas si froide que ça finalement.