Depuis le succès de son album VHS (2015) qui a vu le groupe passer du statut d’outsiders de la scène indie à celui de la renommée internationale, X Ambassadors enchaîne les tournées et les projets. À l’aube de la sortie le 5 avril prochain de son nouvel album Townie, la bande, en pleine tournée européenne, se produit ce soir à l’Elysée Montmartre. On vous raconte !
Morgan St. Jean
MORGAN ST. JEAN, qui se décrit comme une “feminist pop princess“, s’avance sur la scène de l’Elysée Montmartre, le public massé face à elle. Alternant les titres up-tempo ainsi que les ballades au message fort, l’artiste britannique à la jupe scintillante est excitée de donner son premier concert parisien. Sa voix grave et envoûtante porte des textes prônant la victoire de l’amour sur la haine et pointant du doigt certaines dérives de la société parmi lesquelles le harcèlement sexuel. Morgan n’hésite pas à approfondir ces thèmes entre ses interprétations. Elle n’est accompagnée que par un guitariste mais parvient à transmettre suffisamment d’énergie à l’assistance pour la faire danser et chanter. Sa reprise de “Toxic” constitue un beau moment de communion avec les Parisiens, qui semble conquis par son set à en juger par les applaudissements nourris qui accompagnent Morgan St. Jean en direction des coulisses, un large sourire sur le visage.
X Ambassadors
Le moment tant attendu est enfin arrivé. L’Elysée Montmartre est pleine à craquer. Les lumières s’éteignent, la salle s’impatiente, et X AMBASSADORS se présente face à son auditoire, sobrement. Avant d’entonner le hit qui les porte depuis tant d’années : “Renegades”, initié a cappella par l’assistance.
Les fans du groupe remarquent tout de suite l’absence de Casey Harris, claviériste et membre fondateur du groupe. Son frère, le frontman Sam Harris, ne le mentionnera qu’à mi-concert, évoquant des raisons familiales.
X Ambassadors fait la promotion de son imminent disque Townie en interprétant les deux singles déjà sortis plus tôt dans l’année : “No Strings” et l’émouvant “Your Town”, qui attrape la salle entière. La foule passe par toutes les émotions ce soir. Des titres comme “BOOM” ou encore “HEY CHILD” entraînent la salle dans une ambiance rock dansante tandis que le fameux “Unsteady” la plonge à nouveau dans une poignante mélancolie. Globalement, la formation pioche les morceaux de sa setlist parmi l’ensemble de ses projets. Mais force est de constater qu’une grande partie de la salle ne connaît pas l’œuvre du groupe, ce qui a tendance à créer des disparités d’énergie selon les titres interprétés.
Il s’agit du plus gros show parisien de X Ambassadors à ce jour, preuve que sa carrière ne s’essouffle pas, et que sa base de fans croît année après année. Cela constitue la récompense concrète de ses prises de risques lorsqu’il s’agit d’être créatif et d’explorer les mélanges de styles.
Des lumières chaudes et dansantes accompagnent le groupe, qui ne s’appuie sur aucune autre aide scénographique. Esprit indie ou volonté de ne faire parler que la musique ? Peu importe, l’auditoire est réceptif à ce qu’il entend et c’est bien là l’essentiel. Si Sam occupe bien l’espace et sait comment galvaniser le public, Adam, à la batterie, et Noah, à la basse, paraissent très concentrés, en retrait.
Le set se conclut avec deux morceaux phares du groupe. “Gorgeous”, ponctué par un solo de saxophone endiablé de Sam, cède sa place à “Jungle”, qui clôture énergiquement le show en faisant ronfler un peu plus les guitares. Les fans, enchantés, font des cœurs avec leurs mains et hurlent leur amour à X Ambassadors, qui profite de l’instant présent, avant que les lumières ne se rallument.
