Le Petit Bain était bien chaud mercredi dernier ! Après la sortie ce mois-ci de son dernier single “All I Need Is Some Sunshine In My Life”, le trio de garage londonien Yak est venu nous rendre une petite visite dans la capitale : si le soleil n’était pas au rendez-vous et qu’’l fait souvent un peu frais sur les bords de Seine, les Parisiens, quant à eux, se sont pointés, et ne l’ont pas regretté.
Ce sont les Canadiens de CHASTITY qui sont chargés de chauffer la salle ce soir là, avant l’arrivée de nos chers Anglais. Et ce ne fut pas de tout repos. Si le quatuor se donne du mal pour réussir sa mission, le public n’est quant à lui pas très réceptif. Le chanteur jongle entre mélodies garage et chaos punk plutôt appréciable. Si sa voix parfois agressive peut avoir effrayé les moins avertis, elle est aidée par une guitare plutôt puissante et efficace qui fait son job. Une partie de la foule se laisse peu à peu charmer mais ça ne restera qu’un succès partiel pour les chevelus de la formation qui repartent beaucoup trop vite sans nous avoir laissé le temps de vraiment comprendre le pourquoi de la chose.
À peine un pied de posé sur scène qu’Oliver Burslem, le lead singer de YAK, embrase la salle de sa nonchalance extrême. C’est au son de la guitare sur-saturée et bien crade de “Harbour The Feeling”, le tube du premier album “Alas Salvation” (2016), que le trio a choisi de faire son entrée, pas peu fier du succès naissant que le morceau lui a apporté. La scène à laquelle l’audience assiste est assez cocasse : d’un côté Burslem, crachant mollard sur mollard tel un crapaud depuis qu’il a commencé à jouer, de l’autre la jolie robe noire à poids blancs d’Andy Jones, le bassiste qui se cache derrière ses lunettes de soleil. “Roll Another”, “Alas Salvation”, “Use Somebody” et autres perles de l’album sont jouées avec cette nonchalance extrême que les trois gars s’adonnent à ne cacher d’aucune manière, et ça leur va très bien.
La facilité avec laquelle Yak charme la foule en est d’autant plus déconcertante. Les rockeurs british alternent titres du disque et autres compositions de même qualité pour enfin nous jouer le clair-obscur jouissif du tout dernier single “All I Need Is Some Sushine In My Life”. Le chanteur déjanté en vient sur “Smile” à descendre s’installer au près de ses admirateurs pour finir son morceau, petite ballade qu’il renouvellera à plusieurs reprises. Guitare cinglante, riffs de basse lourds et batterie puissante. L’alliage entre le garage psyché et le post punk des Anglais plaque au sol, fait suffoquer, tellement la promesse est grande. Bien heureusement le set n’était parfait et on s’en sent d’autant plus réjouit.
Entre bières volantes et sueurs d’inconnus, le public repart trempé mais bien heureux d’avoir été projeté au pied de la scène garage underground anglaise sans bouger de Paris. Après un tel concert, nous ne sommes pas à l’abri d’une carrière à la The Libertines ou autres grands de la décadence.
Setlist :
Harbour The Feeling
Heavens Above
Roll Another
Take It
White Carnivore
All I Need Is Some Sunshine In My Life
Smile
Alas Salvation
Fried
Victorious (National Anthem)
Use Somebody
Words Fail Me
Hungry Heart